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La tour Eiffel fermée en raison d'une grève du personnel, le 20 février à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On est déterminés, et on a impression qu'ils le prennent à la légère", résume la délégué syndicale FO, Nada Bzioui, au troisième jour d'un conflit social qui s'enlise entre la direction et la CGT et FO.
"Et cela m'étonnerait que ce soit ouvert demain" jeudi 22 février, indique Mme Bzioui.
Ce conflit, qui avait déjà entraîné la fermeture de la Dame de Fer le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel, survient en pleines vacances scolaires d'hiver et à cinq mois des Jeux olympiques.
Mardi 20 février, les négociations ont tourné court, la demande des deux syndicats d'obtenir un interlocuteur à la mairie, actionnaire ultra-majoritaire (99%) de la Sete, n'ayant selon eux pas été entendue.
"Nous sommes à l'écoute des revendications et des inquiétudes", assure le premier adjoint Emmanuel Grégoire sur France Info, dans une première réaction de l'Hôtel de Ville depuis le début du conflit.
Les représentants des quelque 360 salariés de la Dame de Fer demandent de pouvoir consulter l'avenant au contrat de délégation de service public (DSP) qui court jusqu'en 2030, objet de leur mécontentement.
L'avenant, qui prévoit une augmentation de 20% des prix des billets, doit être validé en mai au Conseil de Paris.
Les deux points de contentieux sont la redevance versée par la Sete à la mairie et le budget travaux sur le reste de la DSP.
Selon Nada Bzioui, la direction a expliqué qu'elle "ne touchera pas à la redevance parce que la mairie en a besoin, ni au PCI (Plan contractuel d'investissement) parce qu'on ne peut pas mettre d'argent en plus".
L'équilibre économique de la tour Eiffel, qui a retrouvé en 2023 une fréquentation supérieure à ce qu'elle était avant le COVID-19, avec 6,3 millions de visiteurs, a été fragilisé par quelque 130 millions d'euros de manque à gagner lors des deux années de crise sanitaire.
Pour faire face, la Sete a été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros en 2021 par la mairie. "La Ville n'a jamais manqué à son devoir de soutien" à la Sete, la tour Eiffel "est son joyau", a souligné Emmanuel Grégoire.
À ces pertes de recettes s'est ajoutée une facture supplémentaire équivalente - environ 130 millions d'euros - de surcoûts de travaux de rénovation, principalement liés à l'actuelle campagne de peinture, compliquée par la découverte de traces de plomb.
Malgré ces travaux, "de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monument", déplore l'intersyndicale.
"Ce monument est en très bon état", estime Emmanuel Grégoire, soulignant que le monument "n'est pas simple à rénover".
AFP/VNA/CVN