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La planète Mars photographiée par le télescope spatial Hubble et rendue publique le 27 mars 2003 par la NASA. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le lancement de l'engin baptisé Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport (InSight) est programmé pour 11h05 GMT samedi matin 5 mai depuis la base Vandenberg de l'US Air Force en Californie.
Le lancement devait intervenir à l'origine en 2016 mais la découverte quelques mois avant le tir de fuites sur un instrument avait entraîné un report à 2018. Les fenêtres de tir favorables pour Mars ne se présentent que tous les deux ans.
Si tout se déroule comme prévu cette fois, la sonde devrait arriver à destination le 26 novembre. Devenant ainsi le premier appareil de la NASA à se poser sur Mars depuis le véhicule Curiosity en 2012.
Comme la Terre et Mars se sont probablement formées de manière similaire il y a 4,5 milliards d'années, la NASA espère qu'elle permettra de lever le voile sur les raisons pour lesquelles elles sont si différentes.
"Comment passons-nous d'une boule de roches sans reliefs caractéristiques à une planète qui peut ou non accueillir la vie est une question cruciale dans la science planétaire", a commenté Bruce Banerdt, responsable scientifique d'InSight au laboratoire JPL de la NASA à Pasadena, en Californie. "Nous aimerions être en mesure de comprendre ce qu'il s'est passé", a-t-il confié.
Indices
Cette illustration diffusée le 27 avril par la NASA représente la sonde InSight, qui doit être lancée le 5 mai vers Mars. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Sur Terre, ces évolutions ont été masquées par des milliards d'années de séismes et de mouvements de roches en fusion dans le manteau, a expliqué le scientifique. Mais Mars, quatrième planète à partir du Soleil qui est plus petite et moins active géologiquement que la planète bleue, pourrait receler quelques indices en la matière.
InSight doit récolter des données par le biais de trois instruments: un sismomètre, un dispositif permettant de localiser avec précision la sonde tandis que Mars oscille sur son axe de rotation et un capteur de flux de chaleur inséré à 5 mètres dans le sous-sol martien.
Sa mission sera surtout de détecter les séismes martiens qui, selon la description de la NASA, sont "comme un flash qui illumine la structure interne de la planète".
Les scientifiques s'attendent à enregistrer jusqu'à une centaine de "tremblements de Mars" au cours de la mission. La plupart devraient être inférieurs à 6 sur l'échelle ouverte de Richter.
Étudier la façon dont les ondes sismiques se déplacent à travers la croute, le manteau et le noyau de la planète rouge pourrait les aider à en apprendre davantage sur la constitution des différentes couches et sur leur épaisseur.
Le Seismic Experiment for Interior Structure (SEIS) a été conçu par le Centre national d'études spatiales (CNES) français, tandis que le détecteur de chaleur Heat Flow and Physical Properties Package (HP3) est issu d'une collaboration entre les agences spatiales allemande DLR et polonaise CBK.
Les sondes Viking de la NASA lancées à la fin des années 1970 disposaient de sismomètres dont un seul avait fonctionné, mais il était beaucoup moins sensible car fixé sur le dessus de son engin porteur. Cette fois, le sismomètre d'InSight doit être déposé directement sur le sol grâce à un bras robotique.
AFPVNA/CVN