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Traditionnellement, la Journée internationale des travailleurs n'est pas l'occasion de faire bloc pour les syndicats, à quelques exceptions près, comme le 1er mai 2002. Ce jour-là, 1,3 million de personnes avaient manifesté (selon le ministère de l'Intérieur) à l'appel de la CGT, de la CFDT, de FO, la FSU et de l'Unsa pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen.
Manifestation du 1er mai 2017 à Paris. |
L'an passé, les syndicats n'ont pas réussi à s'entendre sur une position commune face à la présence de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.
Cette année ne fait pas exception en terme de division des centrales syndicales, malgré un contexte social agité et les appels de Philippe Martinez, numéro un de la CGT qui défilera à Paris, à une "convergence des luttes".
Or, ce n'est "pas la tasse de thé de la CFDT", tranche son numéro un, Laurent Berger, qui considère que ce mode d'action "ne permet jamais d'avoir des résultats concrets pour les travailleurs".
Emmanuel Macron, qui mène les réformes tambour battant depuis un an, n'y croit pas non plus, considérant que les "mécontentements" ont "peu à voir" entre eux.
Mais pour rester audibles, le secrétaire général de la CGT insiste sur le fait que "les syndicats doivent se parler plus souvent".
Si le nouvel homme fort de Force ouvrière, Pascal Pavageau, se montre ouvert au principe d'une construction d'"unité la plus large" entre syndicats, sa centrale va rester fidèle à son habitude de faire bande à part le 1er mai.
Le dirigeant fraîchement élu à la tête du troisième syndicat français a choisi ce jour pour présenter sa nouvelle équipe, lors d'une conférence de presse. Son prédécesseur Jean-Claude Mailly ne manifestera pas non plus, préférant "rester au calme".
"Politique libérale"
Des manifestants et un cordon de CRS, le 1er mai 2017 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au total, la CGT appelle à 240 manifestations ou rassemblements un peu partout en France. Le mot d'ordre est large: "Contre la remise en cause des acquis sociaux, la sélection à l'université. Pour le progrès social, la paix; la solidarité internationale!".
La manifestation de Paris, organisée avec les fédérations franciliennes de FO, de la FSU, de Solidaires et de l'Unef, s'ébranlera à 14h30 de la place de la Bastille, direction place d'Italie.
En régions, Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, table sur "une plus grande unité syndicale" dans certaines villes, avec la présence de la CFDT dans les cortèges. Lui battra le pavé dans la capitale avec sa binôme Cécile Gondard-Lalanne, "contre les politiques anti-sociales et liberticides du gouvernement".
Le défilé comptera aussi Bernadette Groison, de la FSU, syndicat représentatif chez les fonctionnaires, qui s'oppose à "la politique libérale du gouvernement" dans la fonction publique.
Dans la capitale, la préfecture de police évoque un risque de débordement par "des groupes extrémistes" voulant faire de cette journée "un grand rendez-vous révolutionnaire", et qui prévoient de "s'en prendre violemment aux forces de l'ordre ainsi qu'aux symboles du capitalisme".
L'an dernier, où près de 142.000 personnes avaient manifesté à Paris selon la police, six policiers avaient été blessés, dont l'un grièvement par un cocktail Molotov.
De leur côté, CFDT, CFTC et Unsa prévoient, une fois de plus, un 1er mai en commun sous un mot d'ordre "revendicatif et culturel".
Il projetteront à Paris un film italien en avant-première, 7 Minuti, qui met l'accent "sur l'importance du dialogue social et de la négociation collective", des thèmes d'"actualité" dans une période où ils font "l'objet de questionnements et d'attaques".
Divisés au niveau national, les syndicats arrivent toutefois à parler d'une même voix dans le privé et le public, notamment à la SNCF, dans la fonction publique ou à Air France.
AFP/VNA/CVN