Une soixantaine de pays signent le Traité international sur le commerce des armes

Une soixantaine de pays ont signé le 3 juin le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, adopté en avril dernier mais qui n'entrera en vigueur qu'après 50 ratifications.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon (1er plan, centre) lors de la cérémonie de signature du Traité sur le commerce des armes, le 3 juin aux États-Unis.

Le ministre des Affaires étrangères argentin Hector Timerman a été le premier à signer le texte sous les applaudissements, lors d'une cérémonie au siège de l'ONU à New York.

Le texte est ouvert à la signature depuis ce lundi 3 juin et 62 pays avaient signé à la mi-journée, dont la France et ses partenaires européens, ainsi que de nombreux pays d’Amérique latine (Costa Rica, Brésil, Mexique, Chili) et d’Afrique (Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Burkina Faso).

Le traité, négocié depuis 2006, est censé moraliser les ventes d’armes classiques - du pistolet aux avions et navires de guerre, en passant par les missiles - un marché de 80 milliards de dollars par an.

Chaque pays devra évaluer avant toute transaction si les armes vendues risquent d'être utilisées pour contourner un embargo international, violer les droits de l'homme ou être détournées au profit de terroristes ou de criminels.

Le Traité, en discussion depuis 2006, est censé moraliser les ventes d'armes conventionnelles.

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté le traité le 2 avril dernier par 154 voix pour et trois contre (Syrie, Corée du Nord, Iran). Mais 23 pays se sont abstenus, dont la Russie, la Chine, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie.

Il avait fallu deux longues sessions de négociation, en juillet 2012 puis en mars dernier, pour mettre au point ce texte d'une quinzaine de pages. Chaque pays est libre de le signer et de le ratifier ou non.

Il entrera en vigueur à partir de la 50e ratification, ce qui devrait prendre "un peu plus d'an", a précisé le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja, pour qui les armes classiques "sont les vraies armes de destruction massive si on considère les milliers de personnes tuées chaque jour".

"C'est un grand jour pour nous tous, mais il s'agit d'une étape intermédiaire", a-t-il souligné. Et d'ajouter : "Pour que le traité soit réellement efficace, il faudra que les principaux acteurs du commerce des armes soient inclus".

Il s'exprimait lors d'une conférence de presse à laquelle participaient des représentants de sept pays à l'origine de la négociation du texte (Argentine, Finlande, Australie, Costa Rica, Japon, Kenya, Royaume-Uni).

Dans une déclaration commune, ces pays ont "demandé instamment à tous les États de faire le maximum d'efforts pour signer et ratifier le traite dès que possible".

Le chef de la diplomate argentine Hector Timerman a critiqué implicitement les États-Unis, en soulignant que "certains pays ne signeront pas le traité aujourd'hui à cause des lobbies qui luttent contre le contrôle des armes", une allusion à l'influence de la National Rifle Association (NRA).

En se déplaçant à New York pour signer, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a dit vouloir "donner un signal" en direction des pays encore hésitants. "C'est une percée historique (..) mais pas le point final", a-t-il estimé.

AFP/VNA/CVN

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