>>Une lutte au quotidien, sur tous les fronts
L’élevage caprin permet à de nombreux foyers de la région de sortir de la pauvreté. |
Depuis plusieurs années, la région Tây Bac (Nord-Ouest) a réalisé de nombreuses initiatives pour éradiquer son taux de pauvreté. Et le résultat est là : il est passé de 34,41% en 2010 à 18,26% vers la fin de 2014. Derrière ces statistiques, c’est la vie des habitants, et plus particulièrement celle des ethnies minoritaires, qui a retrouvé un nouveau souffle. Les infrastructures ont été améliorées, les enfants sont plus nombreux sur les bancs de l’école, la cohésion sociale et la sécurité restent garanties. De plus, les provinces du Nord-Ouest ont renforcé leurs relations avec les localités du Laos, et des organisations internationales.
«Étant la localité la plus pauvre du pays, Lai Châu s’est efforcée à surmonter les difficultés. À la fin de l’année dernière, le taux de pauvreté dans cette localité était de 21%, soit une baisse de plus de 5% par an», a fait savoir Lê Trong Quang, vice-président du Comité populaire de Lai Châu. La province a multiplié les projets liés au développement socio-économique, avec des plans anti-pauvreté mais aussi la mise en place des grandes lignes de la Nouvelle ruralité.
Le Tây Bac, riche en ressources naturelles, est idéal pour la sylviculture et l’agriculture. |
La plupart des foyers autrefois menacés par la faim sont maintenant capables de subvenir à leurs besoins. Par ailleurs, les 15 communes situées dans la zone de sédentarisation ont enfin accès à l’électricité, et disposent d’établissements scolaires et de santé.
La commune de Yên Son, district de Thông Nông, province de Cao Bang, a déployé des programmes pour sensibiliser les locaux à une culture plus adaptée aux sols des collines et de la montagne. Elle donne également la priorité à la formation professionnelle, et favorise l’accès aux microcrédits en faveur des personnes démunies.
Les autorités locales aident la population à s’informer sur les dernières techniques et modèles de production, et créent des conditions favorables aux investissements, surtout dans les secteurs prioritaires, afin de créer davantage d’emplois.
Aller au-delà de l’assistanat
Avec sa beauté naturelle et sa culture unique, la région peut aussi miser sur le tourisme. |
Selon le Comité de pilotage du Tây Bac, ces résultats très encourageants ne doivent pas être pris comme acquis : la région reste la plus pauvre de tout le pays, et le chemin est encore long pour sortir de la spirale de la précarité. «Généralement, la vie des habitants a connu des changement positifs. Mais il demeure encore un grand écart entre les régions», a fait remarquer Huynh Van Ti, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.
La conjonction étroite entre les ressources internes et externes, ainsi que les efforts conjugués du Parti, de l’État et du peuple sont d’autant plus décisifs. Mais il estime nécessaire de perfectionner le travail d’élaboration de ces politiques de priorité, et de les adapter en fonction des conditions des localités et des ethnies.
Chaque année, le Parti et l’État accordent une aide financière aux régions où vivent des ethnies minoritaires. Mais selon le vice-ministre, il «faut vaincre l’idée de compter passivement sur l’aide de l’État», qui hante selon lui l’esprit d’un certain nombre de cadres et d’habitants.
Pour les responsables de quelques localités du Tây Bac, outre les politiques prioritaires, il est nécessaire d’avoir des solutions d’investissement satisfaisantes permettant aux régions montagneuses reculées d’exploiter aux mieux les potentiels latents dont elles disposent afin de mener à bonne fin la lutte contre la pauvreté et de réduire l’écart de niveau de vie entre les régions montagneuses et la plaine.