>>La culture, futur pilier du PIB vietnamien
>>L’industrie culturelle contribuera à 7% du PIB national en 2030
Le pays ambitionne de renforcer la promotion de l’art de la scène à l’étranger. |
Photo : Archives/CVN |
Si le Japon ou la République de Corée trustent les premières places dans le domaine de la promotion culturelle à l’étranger, le Vietnam prend aujourd’hui ses marques. Face aux besoins en matière de création et de consommation de ces produits culturels, il est devenu nécessaire de développer des industries adéquates. Dans cette optique, le gouvernement a lancé sa Stratégie de développement des industries culturelles à l’horizon 2010 et vision 2030.
D’après le Docteur Bùi Hoài Son, directeur adjoint de l’Institut national de la culture et des arts et l’un des rédacteurs du texte, la naissance de cette stratégie est «une avancée qui reflète un grand changement dans la conception et dans les politiques du pays», liée à la prise de conscience du rôle des secteurs culturels pour le développement économique.
Ce texte a permis de fixer les objectifs et les mesures nécessaires, mais également mis sur papier les engagements de renouveler en profondeur la gestion étatique de ces secteurs. Toujours d’après le Docteur Bùi Hoài Son, si les acteurs sociaux soutiennent et se mobilisent pour l’implémentation de cette stratégie, «le pays aura fait un grand pas en avant» pour tenir ses engagements dans le cadre de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion des expressions culturelles de 2005. Et ce, «en mettant le développement de la culture dans une relation étroite avec le développement socio-économique» : les secteurs culturels peuvent dès lors contribuer au PIB national et devenir des moteurs de création d’emplois.
S’inspirer des pratiques internationales
Le développement des industries culturelles va permettre au Vietnam de présenter au monde son art traditionnel, véritable trésor national. |
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN |
À propos de cette stratégie, l’économiste Pham Chi Lan affirme que l’approbation de ce texte par le gouvernement à ce moment est «nécessaire et intervient à temps». «Cette stratégie permet de réveiller les potentiels bien encore latents du pays. Je constate que les objectifs donnés sont très concrets et appropriés pour chaque secteur», estime-t-elle. Mais selon l’économiste, pour mettre en œuvre efficacement les contenus de cette stratégie, le pays doit redoubler ses efforts en vue d’aboutir car actuellement, le Vietnam n’arrive pas à trouver de moyens pour optimiser ses propres atouts.
Même si le Vietnam se place derrière ses voisins dans la promotion des industries culturelles à l’étranger, le pays peut tout de même acquérir et profiter de leurs expériences. «L’une des meilleures voies est de solliciter une coopération avec les pays expérimentés, et appeler les investissements de diverses sources dans et hors du pays», propose Pham Thu Thuy, experte du Centre de recherches sur le Japon.
Pour Nguyên Phuong Hoà, directrice adjointe du Département de la coopération internationale du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, le pays considère le développement des industries culturelles comme un facteur important dans le développement du pays, surtout à l’heure de l’intégration internationale. Et cette option a été bien déterminée par le Parti et l’État ces dernières années. «Depuis des années, chaque localité a pensé à avoir sa propre stratégie de développement des atouts culturels. Au niveau international, bon nombre des colloques sont organisés dans le pays et à l’étranger pour aborder le thème de comment faire pour valoriser les secteurs culturels du pays.
L’UNESCO, les ambassades suédoises et danoises au Vietnam nous ont aussi proposé des conseils dans ce domaine», affirme-t-elle.
D’après les statistiques ministérielles, les industries culturelles du pays ont contribué l’an passé à près de 2,68% du PIB national. Pour les experts, si le taux arrive à 7%, comme c’est le cas au Japon, les industries culturelles deviendront un secteur essentiel pour le développement économique du pays.
Linh Thao/CVN