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Des migrants secourus au large de la Libye, le 12 octobre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après plusieurs jours de mer agitée dissuadant les départ, les migrants sont partis le 12 octobre de Sabrata en début d'après-midi, à la faveur d'une accalmie, à bord d'un canot pneumatique où leurs passeurs ont entassé environ 130 personnes, dont au moins une douzaine de femmes et trois jeunes enfants.
Mais très vite, le vent s'est levé, les vagues se sont creusées, "c'est devenu l'enfer", a raconté Aris Messinis, un photographe embarqué sur l'Astral, le navire de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms qui patrouillait non loin de là.
En fin d'après-midi, les migrants ont lancé un appel désespéré aux gardes-côtes italiens, qui coordonnent les secours dans la zone et ont mobilisé l'Astral mais aussi le Phoenix de l'ONG maltaise Moas et le Iuventa de l'ONG allemande Jugend Rettet.
Alors que la nuit était tombée, le drone du Phoenix a réussi à repérer le canot... à 8 milles nautiques des côtes libyennes, soit 4 milles à l'intérieur de cette zone où les navires de secours étrangers ne peuvent pas intervenir.
Cette année, plusieurs navires humanitaires ont essuyé des tirs ou reçu la visite d'hommes armés pour s'être trop approchés des eaux libyennes. En septembre, les gardes-côtes libyens ont arrêté deux Allemands de l'ONG Sea-Eye en affirmant qu'ils avaient franchi la ligne.
Souvent, les secours ont dû attendre qu'une embarcation surchargée parvienne tant bien que mal dans les eaux internationales pour intervenir. Mais le soir du 12 octobre, il était évident que le canot n'y arriverait pas.
"Nous avons dit aux gardes-côtes libyens que nous entrions +dans les eaux libyennes+ quoi qu'il arrive parce que le bateau était en train de couler et ils ont finalement accepté", a raconté le photographe.
AFP/VNA/CVN