Une nouvelle espèce de dinosaure découverte en Équateur

Herbivore, de "petite taille" (six mètres de long quand même) et apparu juste avant la météorite fatale qui a décimé ses congénères : l'étude des premiers fossiles de dinosaure découverts en Équateur lève le voile sur le Yamanasaurus lojaensis, une nouvelle espèce.

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Une vertèbre du dinosaure Yamanasaurus Lojaensis sur une photographie transmise par l'université de Loja (Equateur).

Le squelette désarticulé et incomplet mis au jour par une équipe argentino-équatorienne montre que le spécimen "semblait avoir une cuirasse protectrice", a décrit, lors d'un entretien téléphonique, le scientifique équatorien Galo Guaman. L'animal était également "herbivore" et "a dû s'adapter au type de végétation peu élevée – pas plus de trois mètres - qui poussait dans la région, laquelle aurait déterminé sa taille", a détaillé M. Guaman, responsable de l'équipe de l'Université technique particulière de Loja (UTPL), qui a supervisé les recherches et annoncé cette découverte vendredi 6 décembre.

Le nom de ce dinosaure, jamais décrit auparavant selon l'université, a été choisi en référence à deux localités : Yamana, où ont été trouvés les ossements, dans le sud de l'Équateur, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière péruvienne, et Loja, où cette découverte a été présentée. Le Yamanasaurus lojaensis découvert était "de petite taille, d'une longueur de six mètres et d'environ deux mètres de haut" même si "avec son long cou, il pouvait atteindre les trois mètres", a décrit le spécialiste. Il appartenait pourtant au groupe des titanosaures, ainsi appelés en raison de leur taille imposante.

Vendredi 6 décembre, l'UTPL a revendiqué la découverte "du premier fossile d'un vertébré de grande dimension de la période du Crétacé dans le pays", lors d'une conférence de presse dans la province de Loja, où les ossements ont été retrouvés en 2017. C'est le paléontologue argentin Sebastian Apesteguia qui, en effectuant des tomographies (technique d'imagerie) et des analyses comparatives, a établi que les vertèbres retrouvées appartenaient "à une nouvelle espèce, différente de celles trouvées en Argentine", a souligné M. Guaman.

Météorite

Les fossiles exhumés datent du Crétacé et appartiennent au genre des saltasaures ("lézard de Salta", du nom d'une province argentine), des dinosaures qui ont vécu il y 85 à 65 millions d'années et sont considérés comme étant les derniers à être apparus sur Terre, juste avant l'extinction des dinosaures. "L'âge des fossiles a été déterminé par corrélation géologique, grâce aux échantillons de roche qui correspondent à la période maastrichtienne, la dernière période du Crétacé, avant la chute de la météorite qui a fait s'éteindre les dinosaures", a relaté M. Guamán.

D'autres analyses suivront pour approfondir les connaissances sur le Yamanasaurus lojaensis. "Nous allons déterminer ses relations avec d'autres êtres vivants, il existait peut-être un prédateur" qui coexistait avec lui. La découverte de ce squelette est d'autant plus exceptionnelle que les caractéristiques du sol, en Équateur, n'y étaient guère favorables, en raison de l'érosion, estime l'expert de 51 ans, natif de la vallée de Casanga où est située Yamana. Selon lui, les vestiges ont pu affleurer et être retrouvés grâce à "la montée des cours d'eau en hiver, qui ont nettoyé la zone" ou des mouvements de terrain générés par des activités minières à la fin des années 1990.

"Pierre spéciale"

À l'origine de cette découverte, un vieil habitant de Yamana a lancé Galo Guamán et ses étudiants en géologie, alors en excursion dans le secteur, sur la piste des fossiles, il y a plus de deux ans. "J'ai une pierre spéciale", leur disait cet octogénaire appelé Francisco Celi, en leur montrant la roche qu'il avait trouvée. "Il s'agissait d'une des vertèbres du sacrum, celle de la queue du spécimen, avec cette porosité des os, mais pétrifiée", a raconté M. Guaman.

L'octogénaire les a ensuite conduits à l'endroit où il avait déniché cette "pierre". Les géologues ont trouvé des "morceaux plus petits et légers" du squelette, avant de contacter des paléontologues étrangers, dont M. Apesteguia en Argentine, qu'ils ont convaincu de faire le déplacement à Loja.


AFP/VNA/CVN

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