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Elon Musk, le patron de Tesla, au premier jour de son procès pour diffamation à Los Angeles le 3 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il a fallu moins d'une heure de délibérations au jury pour acquitter le milliardaire né en Afrique du Sud dans l'affaire très médiatisée qui l'opposait à Vernon Unsworth, un Britannique qui l'avait accusé d'avoir fait "un coup de pub" en envoyant un sous-marin de sa conception pour secourir des enfants prisonniers d'une grotte en Thaïlande.
Le spéléologue, qui avait participé à l'opération de sauvetage, avait réclamé un peu plus tôt vendredi 6 décembre devant le jury 190 millions de dollars d'indemnités pour diffamation, estimant que sa réputation avait été salie.
"Ma foi dans l'humanité est restaurée", a déclaré Elon Musk après l'annonce du verdict. "Le jury ne s'est pas trompé", a ajouté son avocat Alex Spiro.
L'un des avocats du spéléologue, Mark Stephens, a au contraire exprimé sa déception, pointant l'énorme somme d'argent dont M. Musk avait disposé pour organiser sa défense. "J'espère juste que personne n'aura à traverser cela et affronter M. Musk à l'avenir", a déclaré l'avocat du plaignant.
Vernon Unsworth s'est lui-même dit désolé du verdict, mais a affirmé qu'il respecterait la décision du jury.
"Tyran milliardaire"
Les avocats de l'accusation et de la défense ont joué des partitions bien différentes lors de leurs plaidoiries respectives vendredi 6 décembre.
Un autre avocat de Vernon Unsworth, Lin Wood, a estimé que les 190 millions de dollars d'indemnités demandées étaient l'équivalent d'une "forte tape sur les doigts" pour le milliardaire et que cela l'empêcherait de "lancer à nouveau une bombe nucléaire dans la vie d'un autre individu".
En 90 minutes de prise de parole devant le tribunal fédéral de Los Angeles, M. Wood a dressé le portrait d'un "tyran milliardaire" en l'opposant à son client, un homme d'origine modeste dont la vie a été bouleversée par les projecteurs braqués sur cette querelle très médiatisée.
L'accusateur d'Elon Musk, Vernon Unsworth, arrive au tribunal fédéral de Los Angeles le 3 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'avocat d'Elon Musk, M. Spiro, a au contraire dit aux jurés que M. Unsworth essayait de tirer profit de la médiatisation de l'affaire, qui se résumait selon lui à "une dispute entre deux personnes".
"C'était simplement une insulte", a insisté Me Spiro.
Tweet vengeur
Vernon Unsworth avait, dans une interview à la chaîne de télévision CNN, qualifié de "coup de pub" la mission montée par Elon Musk pour libérer les enfants en Thaïlande. Il y disait notamment que le submersible était inadapté et que le milliardaire pouvait "se le mettre là où ça fait mal".
Le patron de Tesla et de SpaceX avait répliqué sur Twitter en employant le terme de "mec pédo" ("pedo guy") pour désigner M. Unsworth.
Elon Musk avait présenté ses excuses quelques jours après les messages en cause, qu'il avait effacés. Il a renouvelé ses excuses lors du procès, qui s'était ouvert mardi à Los Angeles.
Le sexagénaire avait lui réaffirmé que l'homme d'affaires avait bel et bien voulu faire "un coup de pub".
Les avocats de M. Musk plaidaient que les tweets vengeurs du dirigeant de 48 ans constituaient seulement une "insulte" proférée dans le cadre d'une dispute entre les deux hommes, mais qu'il ne s'agissait pas à proprement parler de diffamation, M. Musk n'ayant pas voulu dire "littéralement" que M. Unsworth était pédophile.
Mercredi 4 décembre, le spéléologue s'était dit "humilié et sali" à vie par Elon Musk.