>>À Madrid, une marche pour le climat pour mettre la pression sur la COP25
>>Les humains produisent toujours plus de CO2
Manifestation pour le climat à Madrid, où se tient la COP25, le 6 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les dirigeants actuels nous trahissent et nous ne laisserons plus cela se produire", a dit l'adolescente de 16 ans à la foule rassemblée à la fin de la manifestation.
"Nous disons +c'est assez. Le changement est en marche, qu'ils le veuillent ou non car nous n'avons pas d'autre choix+", a ajouté la jeune Suédoise, devenue l'égérie de la défense de la planète depuis qu'elle a lancé en août 2018 des "grèves de l'école pour le climat".
"Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps" car "des gens souffrent ou meurent en raison de l'urgence climatique", avait-elle auparavant martelé devant la presse.
Dans la manifestation, des pancartes clamaient "Sans planète, pas de futur", "Politiques, la Terre se meurt", "Ce sommet est une farce" ou encore "Le capitalisme tue la planète".
"Le monde va vers sa fin"
Des manifestants portaient un cercueil pour mettre en scène l'enterrement de l'environnement.
"Le changement climatique nous touche tous, nous mais aussi les générations futures. Il faut en prendre conscience, le monde va vers sa fin", a déclaré à l'AFP Paula Sánchez, une Madrilène de 16 ans.
Nadine Wulf, étudiante allemande de 25 ans, a indiqué pour sa part espérer que la mobilisation fasse en sorte que "les gens soient convaincus que le changement climatique existe et qu'ils doivent changer leurs habitudes".
L'acteur espagnol Javier Bardem, très engagé en faveur de la défense de l'environnement, a lui aussi pris la parole à la fin de cette marche pour le climat qui a rassemblé 15.000 personnes selon la préfecture. Greta Thunberg a elle évoqué le chiffre de 500.000 participants.
Greta Thunberg s'exprime à l'issue d'une marche pour le climat à Madrid, où se tient la COP25, le 6 décembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous vivons l'un des moments les plus critiques de notre histoire et pour la première fois, nous parlons d'une seule voix", a-t-il dit, en qualifiant de "stupide" le président américain Donald Trump qui a décidé de quitter l'Accord de Paris sur le climat.
Greta Thunberg avait été contrainte d'abandonner le cortège au bout d'une heure. Entourée d'une nuée de sympathisants et de journalistes l'empêchant d'avancer, elle avait dû monter dans une voiture pour rejoindre la fin de la manifestation.
La jeune Suédoise était arrivée vendredi matin à Madrid en train de nuit depuis Lisbonne où elle avait débarqué mardi après une traversée de trois semaines de l'Atlantique en catamaran.
Elle était partie en voilier vers le continent américain pour assister au sommet de l'ONU sur le climat à New York en septembre et à la COP25 prévue initialement au Chili, avant de devoir faire la traversée en sens inverse quand ce pays latino-américain a renoncé à accueillir cette réunion annuelle de l'ONU sur le climat en raison d'un mouvement social sans précédent.
Dalaï-lama
Le dalaï-lama a apporté son soutien aux manifestants dans un tweet: "Nous ne pouvons plus exploiter les ressources de la Terre (...) sans nous soucier des générations futures. Je soutiens les manifestations des jeunes contre l'inaction des gouvernements face à la crise climatique".
Les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris, qui visait à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, et dont les objectifs semblent de plus en plus inatteignables, sont réunis depuis lundi pour deux semaines à Madrid, pressés de toutes parts de fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mais alors que le mercure a déjà gagné 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle, amplifiant les catastrophes climatiques, cette réunion, dont le slogan est "Time for action", risque de décevoir les attentes.