D'après cette étude, la zone de 972.000 km² qui s'étend depuis la grande barrière de corail jusqu'aux eaux des îles Salomon et de la Nouvelle-Calédonie, accueille de nombreuses espèces menacées. "La barrière sud de la mer de Corail est considérée dans le monde comme une des zones de biodiversité où foisonnent les prédateurs de l'océan comme les requins, les thons ou les marlins", explique le rapport du groupe sur l'environnement Pew. "Des requins de récifs et d'eaux profondes ont été recensés dans un grand nombre d'endroits de la mer de Corail, notamment dans des zones épargnées par l'exploitation," souligne le rapport.
Au total, 52 espèces de requins d'eau profonde, des raies et des chimères ont été enregistrées dans la mer de Corail -parmi elles, 18 n'ont été vues nulle part ailleurs- et l'endroit serait aussi le seul refuge connu au monde pour le frai des marlins noirs.
Selon le rapport, alors que l'étude n'a pu être menée que sur une petite partie de la zone, certaines données indiquent que la mer abrite encore d'autres espèces, constitue un corridor de migration et participe au processus écologique d'une vie marine unique.
De nombreuses espèces de baleines migrantes menacées, des tortues et des requins, de même que des thons ou des marlins grouillent dans la mer à cet endroit et les bancs de sable abritent des oiseaux de mer qui y nichent ainsi que les œufs des tortues vertes, menacées elles-aussi.
Poissons et calamars pullulent également dans la mer de Corail, eux qui occupent un rang intermédiaire dans la chaîne de l'alimentation, et jouent un rôle important dans la régulation et la stabilité alimentaire du réseau marin. Quelque 341 espèces considérées par l'Union internationale pour la conservation de la nature comme particulièrement importantes à conserver sont présentes dans la mer de Corail, indique le rapport.
De plus, la zone constitue un passage pour les espèces migrantes, comme les baleines à bosses, les carets (tortues carnivores) ou les anguilles d'eau douce - les dernières à se reproduire là-bas et qui se déplacent sur 3.000 kilomètres jusqu'en Nouvelle-Zélande.
Pour préserver cette diversité unique, Pew demande au gouvernement australien de créer un parc permanent de conservation marine dans cette zone.
AFP/VNA/CVN