>>Nigeria : une des "filles de Chibok" retrouvée dans une zone contrôlée par Boko Haram
Amina Ali à son arrivée le 19 mai à Abuja. |
Selon le porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Sani Usman, le deuxième otage de Chibok se trouvait parmi 97 femmes et enfants libérés le 19 mai lors d'une opération conjointe de l'armée et des miliciens à 11h00 (10h00 GMT) aux alentours de Damboa, dans l'État de Borno (Nord-Est).
"Son nom est Serah Luka, elle est au numéro 157 de la liste des filles enlevées. On pense qu'il s'agit de la fille du pasteur Luka", a ajouté M. Usman, précisant que la jeune fille recevait des soins médicaux dans une caserne de Biu, dans l'État de Borno.
Quelques heures plus tôt, Amina Ali, la première rescapée de Chibok, découverte le 17 mai par des milices locales et par l'armée, est arrivée à Abuja par avion depuis Maiduguri, la capitale de l'État de Borno (Nord-Est), avec sa mère, Binta, pour rencontrer le président.
Au terme de la rencontre, M. Buhari a assuré que le gouvernement ferait "tout ce qu'il peut pour sauver d'autres jeunes filles de Chibok". "Le sauvetage d'Amina nous donne de nouveaux espoirs, et nous offre une opportunité unique en termes d'informations vitales", a-t-il poursuivi.
La mère d'Amina, une femme d'une soixantaine d'années au visage marqué, s'est dite "reconnaissante envers Dieu et tous ceux qui ont participé au sauvetage et à la découverte" de sa fille.
Amina, qui avait 17 ans au moment du rapt, est la plus jeune d'une fratrie de 13 enfants, dont 11 sont morts entre quatre et cinq ans, a expliqué via une interprète sa mère, qui ne parle pas anglais.
Le président du Nigeria, Mohammadu Buhari, tient l'enfant d'Amina Ali (gauche), la première des 219 lycéennes de Chibok kidnappées par Boko Haram à avoir été retrouvée, le 19 mai à Maiduguri |
Selon l'armée, Amina Ali a été transportée à Maiduguri dans un hélicoptère militaire, depuis une caserne de Damboa, à 90 km de là, avec son bébé de quatre mois, Safiya, et un homme qu'elle présente comme son mari.
"Avant cela, ils ont été examinés par un médecin de l'armée de l'air et leur état de santé a été jugé stable, avec une tension normale", a indiqué mercredi 18 mai le colonel Sani Usman, dans un communiqué.
La jeune fille, très mince, a les traits tirés. Sur une des photos transmises par l'armée, son mari, que l'armée considère comme "le terroriste présumé de Boko Haram" Mohammed Hayatu, est assis sur un lit d'hôpital et tient l'enfant dans ses bras.
Selon le colonel Usman, M. Hayatu "fait l'objet d'une enquête approfondie au Centre conjoint de renseignements" et il est "bien traité".
Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2.000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20.000 morts.
Certaines des otages ont été mariées de force et transformées en esclaves sexuelles. De jeunes hommes ont aussi été conscrits de force.
Des ONG dénoncent régulièrement l'absence de programmes de réinsertion des otages de Boko Haram, dont plusieurs centaines ont déjà été libérés ces derniers mois.
Des experts de l'ONU avaient souligné en janvier "un besoin urgent et pressant de mesures concrètes pour assister ces femmes et ces enfants stigmatisés, ostracisés et rejetés" par une société généralement très conservatrice.