À New York, Greta Thunberg appelle à "cesser de détruire la nature"

À peine arrivée à New York après 15 jours de traversée de l'Atlantique, la jeune égérie pour le climat Greta Thunberg a appelé Donald Trump à "écouter la science" et l'humanité à "cesser de détruire la nature".

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La jeune militante suédoise pour le climat, Greta Thunberg, arrive dans le port de New York après 15 jours de traversée de l'Atlantique sur un voilier à zéro émission carbone.

"Greta! Greta!": la jeune Suédoise de 16 ans a accosté sous un ciel gris à la pointe sud de Manhattan vers 16 heures locales (20h00 GMT), sous les applaudissements de quelques centaines de personnes qui l'attendaient sur le quai, et après avoir été brièvement escortée par 17 bateaux de l'ONU - une référence aux 17 objectifs de développement durable de l'organisation pour 2030.

À peine débarquée, elle a affiché sa détermination à continuer à se battre pour le climat comme elle le fait depuis un an, au point de devenir une star pour des centaines de milliers de jeunes qui répondent chaque vendredi à son appel de faire l'école buissonnière pour attirer l'attention sur l'urgence climatique.

"La crise du climat est une crise mondiale, la plus grande crise à laquelle soit confrontée l'humanité", a-t-elle déclaré.

"Il faut que nous soyons unis et que nous nous soutenions mutuellement et que nous agissions, sinon il pourrait être trop tard. N'attendons plus, agissons maintenant!"

Interrogée à savoir quel message elle avait pour le président climato-sceptique américain Donald Trump, qui pourrait se retrouver comme elle à l'ONU pour le sommet sur le climat le 23 septembre, elle a semblé peu optimiste.

"Mon message pour lui est +Ecoutez la science!+ Mais clairement, il ne le fait pas (...) Si personne n'a pu le convaincre de l'urgence de la crise climatique, pourquoi pourrais-je y arriver?", a déploré l'adolescente.

Plus tard, évoquant les attaques répétées du président américain contre les éoliennes, elle a glissé en riant: "je suis assez sûre que les éoliennes ne causent pas le cancer".

Des propos sans doute appréciés par le maire démocrate de New York Bill de Blasio.

"Greta Thunberg a montré plus de leadership sur le climat en une traversée de l'océan que tout le gouvernement Trump depuis son arrivée au pouvoir", avait affirmé le maire dans un tweet juste avant son arrivée à Manhattan.

Soulignant aussi avoir entendu parler pendant sa traversée des incendies qui ravagent l'Amazonie, vitale pour la planète, la jeune femme les a jugés "désastreux" et estimé que c'était le "signe clair qu'il faut arrêter de détruire la nature".

L'amarrage du Malizia II à New York marque la fin d'un périple entamé le 14 août à Plymouth, en Grande-Bretagne, pour terminer par un passage devant la Statue de la Liberté et un amarrage près de l'embouchure de la rivière Hudson, à l'ouest de Manhattan.

L'adolescente, désormais reconnaissable dans le monde entier à son visage poupin et ses longues tresses, avait alors embarqué avec son père à bord du voilier à zéro émission carbone Malizia II, skippé par Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, et l'Allemand Boris Herrmann.

Greta Thunberg, diagnostiquée autiste Asperger à l'âge de 12 ans, avait refusé de prendre l'avion à cause des émissions de carbone que ce moyen de transport génère.

Première manifestation

Le voyage, dans des eaux parfois agitées, avec un seau pour uniques toilettes, a clairement été fatiguant, même si elle a souligné que "la puissance et la beauté de l'océan (lui) avaient rappelé que nous devons arrêter de détruire le monde dans lequel nous vivons".

"Mon cerveau ne fonctionne plus bien", s'est-elle excusée alors qu'elle bafouillait brièvement lors de la conférence presse.

"C'est fou qu'il faille qu'une personne de 16 ans traverse l'Atlantique pour affirmer ses vues," a-t-elle ajouté.

Si son mouvement "FridaysforFuture" a inspiré des foules de jeunes gens à travers le monde, Greta Thunberg a aussi ses détracteurs.

Ces derniers jours, certains ont notamment moqué son voyage en bateau, faisant valoir que plusieurs membres de l'équipage du voilier avaient prévu de revenir en Europe en avion, et que son voyage contribuerait donc aussi à polluer la planète.

Mais ce genre de polémique ne semble pas entamer la détermination de l'adolescente, qui a prévu une série de rencontres et d'actions militantes à New York avant le sommet du 23 septembre.

Si elle a abrégé la conférence de presse pour aller "se reposer", elle a indiqué qu'elle participerait dès vendredi à une marche de jeunes devant l'ONU.

Elle prévoit aussi de manifester le vendredi 20 - juste avant le sommet du 23 - et le 27 septembre.

Outre les États-Unis, elle a également prévu de se rendre au Canada, au Mexique et à Santiago du Chili pour une autre conférence de l'ONU en décembre.


AFP/VNA/CVN

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