Une Bugatti 1926 revit avec un nouveau carburant

Elle est quasi-centenaire, brille de tous ses feux, mais engloutit habituellement ses 50 litres aux 100. La Bugatti Royale "Coupé Napoléon", légende de l'automobile, a roulé vendredi 6 juin à Mulhouse avec un nouveau carburant encore au stade expérimental.

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La Bugatti Royale Type 41 Coupé Napoléon au bioéthanol, devant le Musée national de l'automobile Collection Schlumpf à Mulhouse, le 6 juin 2025. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Au démarrage, la "Joconde de l'Automobile", avec ses six mètres de long, enfume son atelier de restauration avant de sortir sur l'autodrome du Musée de l'automobile de Mulhouse. Premiers tours de piste avec le nouveau carburant, sous les yeux de passionnés d'automobile.

"Cette voiture fait partie des six Bugatti Royale qui ont été fabriquées" entre 1926 et 1931, s'enthousiasme Brice Chalançon, responsable de l'atelier de restauration, avant de prendre le volant du bolide, censé atteindre les 200 km/h.

"C'est une voiture hors normes (...) Elle a été fabriquée pour être plus belle que les Rolls à l'époque", raconte-t-il.

À l'époque, "c'était la taille et les finitions qui étaient exceptionnelles, pas la technologie". C'était "la voiture la plus prestigieuse du monde", destinée à la royauté, d'où son nom.

Ettore Bugatti, créateur de la marque alsacienne, en fit son joujou personnel à sa sortie en 1926.

La Bugatti Royale Type 41 Coupé Napoleon est équipé d'un moteur 8 cylindres en ligne d'une cylindrée de 12.763 cm3 développant 300 cv, au Musée national de l'automobile Collection Schlumpf à Mulhouse, le 6 juin 2025. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec son moteur 8 cylindres en ligne d'une cylindrée de 12.763 cm3 développant 300 cv, cette Bugatti est onéreuse à la construction et à la vente. La production de la série s'arrêta en 1931, victime de la crise des années 1930.

Hydrogène et CO2

Le modèle, exposé au Musée de l'Automobile - collection Schlumpf, roule habituellement une fois par an "sans problème depuis sa construction", comme l'assure M. Chalançon.

Cette fois, la sortie est justifiée par l'utilisation d'un nouveau carburant de synthèse, produit par Aramco à partir d'hydrogène et CO2, comme l'explique le directeur du centre de recherche sur les carburants du géant pétrolier saoudien, Pierre-Olivier Calendini.

Des mécaniciens versent du bioéthanol dans la Bugatti Royale Type 41 Coupé Napoléon devant le Musée national de l'Automobile Collection Schlumpf à Mulhouse, le 6 juin 2025. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est un carburant qui est beaucoup moins polluant et qu'on peut utiliser sans modifier son moteur, sans mettre d'additif ou de boîtier. Et on est en train de prouver avec une voiture qui est presque centenaire que c'est possible et réalisable", assure Guillaume Gasser, directeur du musée mulhousien.

Des tests avec différents constructeurs en Europe et ailleurs sont en cours pour utiliser ce carburant sur de nouveaux modèles.

Encore à l'étape de la recherche, ce carburant n'est "pas encore" prêt pour la commercialisation. Cependant, Aramco prévoit de le commercialiser "à très court terme pour l'aviation". Pour le transport routier, il faudra encore attendre.

"Faciles à manœuvrer"

Le musée possède la plus grande collection automobile du monde, avec 420 modèles exposés et plus de 600 véhicules en tout.

Outre le Coupé Napoléon, le musée possède sa sœur, la Royale "Park-Ward", en restauration pour le centième anniversaire des deux voitures l'an prochain, non loin de leur lieu de création, Molsheim.

La Bugatti Royale Type 41 Coupé Napoléon carbure au bioéthanol, au Musée national de l'automobile Collection Schlumpf à Mulhouse, le 6 juin 2025. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette ville alsacienne est le berceau de la marque Bugatti, crée en 1909 par Ettore Bugatti. L'usine est toujours à Molsheim, mais produit aujourd'hui des hyper-sportives de grand luxe.

Une direction déjà amorcée par Ettore Bugatti, qui souhaitait vendre des voitures "petites, légères et faciles à manœuvrer".

Rachetée en 2021, l'entreprise appartient aujourd'hui à 55% au groupe croate Rimac Automobili.

AFP/VNA/CVN

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