Une 2e maison pour des enfants handicapés à Quang Tri

Le Centre de réadaptation de la commune de Cam Nghia, dans la province de Quang Tri, est depuis de nombreuses années le lieu de vie de centaines d’enfants handicapés, victimes de l’agent orange/dioxine.

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Remise de cadeaux à des enfants handicapés au Centre de réadaptation de la commune de Cam Nghia, province de Quang Tri (Centre). 
Photo : VNA/CVN

Depuis neuf ans, Nguyên Thi Thuân, 43 ans, amène chaque matin son fils de trois ans au Centre de réadaptation de la commune de Cam Nghia, dans la province de Quang Tri (Centre). Elle est très rassurée de voir son enfant pris en charge par cet établissement.

Il y a douze ans, lorsqu’elle a donné naissance à son fils, elle a appris qu’il souffrait de paralysie cérébrale à cause de l’agent orange. Une douleur incommensurable… Contrairement aux autres enfants de son âge, il est très maigre et faible, et il est constamment malade.

Au fil des années, le Centre de réadaptation de Cam Nghia est devenu une "deuxième maison" pour Mme Thuân et son fils et de nombreux autres parents et enfants handicapés de la commune.

Ici, les enfants sont soignés, instruits et réadaptés tandis que les parents acquièrent des connaissances sur la façon de bien prendre soin d’eux et de les élever en fonction de leur état de santé psychophysiologique.

“Ces 12 dernières années, mon mari et moi n’avons pas eu une seule bonne nuit de sommeil en raison de la peine que nous éprouvons pour notre fils. Mais nous l’aimons tellement. Tout l’argent que nous avons dépensé pour traiter sa maladie n’a pas aidé”, raconte Mme Thuân, les larmes aux yeux.

Destination préférée

Grâce aux soins prodigués par le Centre de rééducation de la commune de Cam Nghia, la santé physique et psychologique du garçon s’est considérablement améliorée. Ici, les enfants handicapés sont pris en charge par des enseignants et suivent des exercices de rééducation adaptés.

Comme Mme Thuân, Lê Thi Trang, 45 ans, originaire de la commune de Cam Nghia, a une fille de neuf ans qui y est soignée. Affectée elle aussi par l’agent orange/dioxine, elle souffre d’une maladie cardiaque congénitale, ce qui la rend très faible.

“Ces dernières années, le centre a toujours été le lieu préféré de ma fille. Ici, les enfants pratiquent des exercices de rééducation, communiquent et jouent entre eux et avec les enseignants, ce qui les rend très heureux”, fait-elle savoir.

“Le centre enseigne non seulement aux enfants, mais fournit également aux parents des connaissances précieuses en matière de santé ainsi que sur la façon de gérer les urgences lorsque leurs enfants ont des problèmes”, ajoute-t-elle.

Créé en avril 2008, le Centre de réadaptation de Cam Nghia fonctionne sous la direction du Comité populaire de la commune de Cam Nghia. Il prend en charge 30 enfants handicapés touchés par l’agent orange/dioxine des communes de Cam Chinh et Cam Nghia du district de Cam Lô.

Le centre dispose de quatre enseignants qui s’occupent des enfants et leur enseignent les exercices de rééducation. Ses activités sont financées par le soutien de bienfaiteurs, d’agences, d’organisations et du projet Renew - un programme de coopération entre la province de Quang Tri et des organisations non gouvernementales internationales dans le but de réduire le nombre de morts et de blessés dus aux bombes à fragmentation et autres munitions non explosées laissées par la guerre.

Travaillant au centre depuis les premiers jours, Nguyên Thi Thuong, la directrice, rappelle qu’au moment de sa création, le centre a été confronté à de nombreuses difficultés et manquait de matériel et d’argent. Au fil des années, ses opérations ont été financées par des bienfaiteurs, des organisations, des agences et des projets de coopération.

“Les soins et la rééducation des enfants handicapés causés par l’agent orange sont difficiles et nécessitent de l’amour et de la patience de la part des enseignants. Le centre propose des exercices et des cours adaptés à l’état de santé et au handicap de chaque enfant”, explique Mme Thuong.

Joie et fierté

Une enseignante aide un garçon handicapé à faire un exercice de réhabilitation. 
Photo : VNA/CVN

Depuis sa création, le centre a toujours bénéficié de la confiance des parents et de l’amour des enfants. Ces dernières années, parmi les enfants handicapés réhabilités, nombre d’entre eux se sont intégrés tout à fait normalement dans la communauté, se mariant et trouvant un emploi. Une jeune fille de ce centre est même devenue enseignante auprès d’enfants handicapés. Une joie et une fierté du centre, déclare la directrice.

Cam Nghia a été fortement touchée pendant la guerre avec un grand nombre de personnes victimes de l’agent orange/dioxine et des mines. La commune compte 356 personnes handicapées réparties dans 170 foyers, dont beaucoup ont deux ou trois enfants handicapés à cause de ce produit toxique.

Le Centre de réadaptation de Cam Nghia fournit des soins gratuits aux victimes de l’agent orange/dioxine, et enfants handicapés moteurs, paralysés cérébraux et déficients visuels.

“Actuellement, le centre fait face à des difficultés de financement, d’équipements et de ressources humaines. Il a cruellement besoin du soutien des autorités à tous les niveaux ainsi que des organisations et des bénéficiaires”, dit la directrice.

Selon Nguyên Anh Hai, vice-président du Comité populaire de Cam Nghia, comme la plupart des familles d’enfants handicapés du centre sont pauvres, le centre assume en partie les coûts de prise en charge de leurs enfants.

Cependant, le programme de soutien du projet Renew est actuellement dans sa phase finale. Le centre risque donc de fermer s’il ne reçoit pas de soutiens dans un avenir proche, déclare Hai. “Je souhaite que le centre continue à recevoir un soutien financier ainsi que des installations et des équipements de réadaptation pour maintenir ses opérations, contribuant ainsi à soutenir les enfants handicapés pauvres de la région”, espère-t-il.

Huong Linh/CVN

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