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Mme Tuong donne des conseils à un porteur du VIH du village de Ke Ninh. |
Photo : CTV/CVN |
Au début du XXIe siècle, le village de Ke Ninh, district de Quy Châu, dans la province de Nghê An (Centre), a été gravement touché par la propagation du VIH/sida et de la toxicomanie, avec environ la moitié des ménages touchés par ces fléaux.
Depuis, heureusement, ce village a connu un changement extraordinaire. Son paysage est désormais parsemé de forêts, de champs de canne à sucre et de potagers. Au-delà de l’agriculture, de nombreux jeunes villageois choisissent de travailler à l’étranger ou de trouver un emploi dans des entreprises de la région. Même si le revenu moyen reste modeste, soit 24 millions de dôngs (984 USD) par personne et par an, l’amélioration de la qualité de vie est substantielle.
Le succès d’aujourd’hui peut être attribué à ceux qui aident la communauté, comme Lim Thi Tuong, secrétaire de l’organisation du Parti de Ke Ninh. Avec un dévouement sans réserve, Mme Tuong a tendu la main aux personnes touchées par le VIH/sida, les aidant à retrouver la confiance nécessaire pour lutter contre la maladie et la pauvreté.
Âgée de 66 ans, d’une stature légèrement mince, mais remarquablement agile et vive, Mme Tuong est à l’image de la population locale. En feuilletant un vieux cahier épais posé sur la table, elle se souvient d’une histoire d’il y a près de 20 ans, où régnait une ignorance généralisée sur le VIH/sida, accompagnée de préjugés et de discrimination. À cette époque, elle était enseignante dans une école primaire de la commune de Châu Hanh, district de Quy Châu. En 2009, elle a pris sa retraite.
“J’ai été et élue secrétaire de l’organisation du Parti du village de Ke Ninh. En 2009 également, il y a eu un cours de formation sur la prévention du VIH/sida, à laquelle j’ai participé volontairement”, raconte-t-elle.
Mme Tuong a été témoin de nombreuses histoires de vies malheureuses de victimes du VIH/sida, abandonnés par leurs familles et marginalisés par leur communauté.
Une situation critique
Selon Mme Tuong, dans les années 2008, 2009 et 2010, une personne mourait tous les deux ou trois jours d’une overdose de drogue ou d’une maladie liée au VIH/sida. À cette époque, tout le village était triste et inquiet.
En participant à la formation, Mme Tuong a acquis des connaissances de base et a ensuite approfondi sa compréhension de la toxicomanie et du VIH. En tant qu’ancienne enseignante, elle avait la capacité de parler de manière douce et bienveillante avec les personnes qu’elle rencontrait.
“À cette époque-là la vie de la plupart des personnes séropositives de mon village était très difficile, ce qui rendait compliqué de les approcher et d’établir des relations. Plus c’était difficile, plus je devais essayer“, raconte-t-elle.
Mme Tuong partage que de nombreuses personnes étaient réticentes à se rendre dans des établissements médicaux parce qu’elles craignaient que les autres ne soient au courant de leur maladie. Par conséquent, lorsqu’elle s’adressait aux per-sonnes possiblement infectées, elle se faisait très discrète.
Elle se souvient qu’il y avait un homme, nommé Ha Van Q., qui avait nié avec véhémence être infecté lorsqu’on l’avait chassé de chez lui et poussé à faire des examens médicaux. Grâce à Mme Tuong, il a finalement accepté de se soumettre à un examen et de recevoir un traitement approprié.
Mme Tuong aide les personnes séropositives à retrouver confiance en la vie. Cela contribue à réduire le risque de transmission de ce virus dans la communauté, à créer un environnement sain et à lutter contre la discrimination à l’égard des personnes séropositives. En particulier, la plupart d’entre eux ont reçu une aide pour accéder à des financements destinés au développement économique afin d’améliorer leur niveau de vie.
Ke Ninh retrouve son calme
Village de Ke Ninh, district de Quy Châu, province de Nghê An (Centre). |
Photo : CTV/CVN |
Lim Van V., 48 ans, explique qu’il était tombé dans la drogue alors qu’il travaillait comme bûcheron en 2003. Lorsqu’il a appris avoir été infecté par le VIH, il s’est senti dévasté. Mme Tuong l’a encouragé et motivé à arrêter de se droguer et à suivre un traitement. Il a désormais une santé stable et travaille pour aider sa famille.
Pour sa part, Vi Van T., 41 ans, qui a malheureusement contracté le virus du sida il y a plus de dix ans, nous explique qu’après avoir abandonné la drogue, il a reçu une aide financière pour élever dix vaches et cultiver plus de dix hectares de canne à sucre. Il a également reçu un prêt de 90 millions de dôngs (3.692 USD) pour construire une nouvelle maison.
Selon Mme. Tuong, de nombreuses familles, dont certains membres souffraient auparavant de maladies ou de dépendances, ont désormais échappé à la pauvreté. Le village encourage désormais la jeune génération à se concentrer sur ses études et à rechercher des opportunités de travail à l’étranger.
La localité est passée d’une situation compliquée, gang-rénée par la drogue et la maladie, à une situation plus paisible et prospère. Les villageois s’unissent et s’entraident. Le mouvement culturel et artistique à Ke Ninh se développe fortement, ainsi que le niveau d’éducation.
Ke Ninh est entré dans un nouveau chapitre, mais sa population est encore confrontée à de nombreux défis. Il y a encore des ménages pauvres, et des personnes infectées.
“Lim Thi Tuong est une personne enthousiaste et responsable de son travail et de sa patrie. Le développement du village et de la commune doit une grande contribution à cette femme”, se félicite le président du Comité populaire de la commune de Châu Hanh, Vi Thê Long.
Huong Linh/CVN