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Dô Thuy Nga donne une consultation médicale à un enfant au centre Hy Vong. |
Photo : NVCC/CVN |
Le centre Hy Vong a été créé à une époque où les écoles spécialisées pour enfants déficients intellectuels étaient encore rares au Vietnam. “J’ai fondé ce centre pour que les enfants ayant de troubles du développement puissent recevoir une éducation adaptée à leurs capacités”, confie Dô Thuy Nga, femme médecin à la retraite, puéricultrice et directrice du centre.
Niché dans une petite allée dans la rue Kim Ma à Hanoï, le centre prend en charge des enfants d’âges variés présentant différents types de déficiences mentales : autisme, séquelles de méningite, retard de développement dû à l’épilepsie, hyperactivité et inattention entraînant un retard de développement, paralysie cérébrale légère, syndrome de down, hydrocéphalie légère et autres maladies...
Une carrière dans la médecine et l’éducation
Mme Nga est née en 1942. Après avoir obtenu son diplôme de l’Université de médecine de Hanoï, elle devient pédiatre à la Polyclinique du district de Thach Thât, à Hanoï. Après plus de 10 ans en blouse blanche, elle est transférée au Comité central de protection de la mère et de l’enfant, où elle se spécialise dans la nutrition et la santé des enfants. Puis, elle occupe le poste de directrice adjointe du Bureau de l’éducation et de la formation de l’arrondissement de Ba Dinh.
C’est lors de ses déplacements professionnels dans les écoles locales qu’elle a constaté que certains élèves, en raison de leurs déficiences mentales, étaient incapables de suivre le rythme de leurs camarades de classe et de poursuivre leur scolarité dans les écoles ordinaires. Avant de prendre sa retraite en 1998, elle propose au Bureau de l’éducation et de la formation d’autoriser à l’ouverture d’une classe pour les élèves ayant ”des besoins spéciaux”.
Plus de 400 enfants accueillis
Mme Nga et une volontaire étrangère jouent avec des enfants du centre Hy Vong. |
Photo : NVCC/CVN |
Au début des années 2000, Mme Nga a loué une petite maison de 20 m2 pour créer le centre Hy Vong avec un groupe de sept à huit enfants. Diriger un centre pour enfants spéciaux n’est pas facile, mais la retraitée “espère partager ce que les parents ressentent et leur donner une lueur d’espoir alors qu’ils se battent sans relâche pour leurs enfants”.
Après une période de fonctionnement, l’établissement devient réputé. Un jour, une organisation humanitaire américaine le visite et exprime le souhait de soutenir financièrement le lieu et de l’agrandir. Mais, le problème est de trouver un emplacement autour de Hanoï. Face à l’inquiétude de sa mère, la fille de Mme Nga prête un terrain de 60 m2 au fond de l’allée 290, rue de Kim Ma afin de construire de nouveaux locaux du centre.
Depuis 21 ans, Hy Vong a accueilli plus de 400 enfants provenant non seulement de Hanoï, mais aussi de 23 villes et provinces du Nord au Sud. Aujourd’hui, il y a quatre classes avec huit enseignantes et une cuisinière. “Je n’ai pas ouvert ce lieu pour faire du business. Le salaire est plus bas qu’à l’extérieur, mais les salariées comprennent et partagent. C’est ma réussite et celle de tout le centre. Il y a des professeures qui sont avec moi depuis les premiers jours de création de l’établissement”, raconte Mme Nga.
Les frais de Hy Vong sont très bas par rapport à de nombreux autres centres. Pour les élèves en situation financière difficile, les frais de scolarité sont exonérés. Aujourd’hui, cette octogénaire gère toutes les activités du centre notamment les méthodes d’enseignement et les manuels. Chaque enfant a son propre profil, qui est évalué mensuellement sur plusieurs fronts. Elle élabore le programme propre à chacun et fait un tableau de suivi...
Un dévouement exemplaire
Après une vingtaine d’années à diriger le centre Hy Vong, Dô Thuy Nga ne peut se souvenir de tous ses élèves, mais de nombreux cas l’ont profondément marquée.
Hoàng Thuc Anh a été envoyée au centre dans un état de paralysie du côté droit. Grâce aux enseignantes de Hy Vong, elle a appris à écrire et broder de la main gauche. Maintenant, elle peut plier une hirondelle en papier en moins de cinq minutes d’une seule main. En 2003, Mai Thuy a été envoyée au centre à l’âge de 3 ans dans un état de retard d’élocution et de sous-développement. Après trois ans d’encadrement par Mme Nga, elle a pu retourner à l’école normale.
Pour sa contribution au développement de Hanoï, Mme Nga a été honorée comme l’une des “Dix femmes exemplaires de la capitale en 2022”.
Dan Thanh/CVN