Le One-Cent Magenta présenté chez Sotheby's, à New York, le 17 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Exemplaire unique, parfois surnommé la "Mona Lisa des timbres", il avait été estimé à entre 10 et 20 millions de dollars par la maison d'enchères Sotheby's.
Devant une salle comble, il a démarré à 4,5 millions de dollars, et été adjugé en deux minutes à 7,9 millions de dollars, plus les frais associés, qui ne sont jamais inclus dans les estimations.
"Avec les frais, le timbre a juste atteint 9,5 millions de dollars (7,1 millions d'euros), ce qui veut dire qu'il a battu un nouveau record mondial", a déclaré le responsable de la vente David Redden, ajoutant que l'acheteur avait demandé à rester anonyme. "C'est l'objet le plus cher au monde si l'on considère le poids", a-t-il ajouté, estimant que le prix atteint "justifiait" les estimations élevées.
Le précédent record datait de 1996, quand un timbre suédois de 1855, le "Tre Skilling", avait été vendu pour 2,2 millions de dollars, selon Sotheby's.
Simplissime, mesurant 2,54 cm sur 3,18 cm, le One-Cent Magenta, imprimé en noir sur fond rouge magenta, arbore le dessin d'un bateau ainsi que la devise de l'ex-colonie : "Damus Petimus Que Vicissim" (Nous donnons et espérons en retour) et est signé du responsable des postes de l'époque.
Ce timbre exceptionnel, au destin tout aussi hors norme, avait été émis en 1856. À l'époque, quelques pays seulement possédaient déjà des timbres.
La Guyane britannique, colonie d'Amérique du Sud, recevait ses timbres par bateau d'Angleterre. Mais en 1856, une cargaison avait été retardée, menaçant les envois postaux dans toute la colonie. Le chef des postes avait alors demandé aux imprimeurs du journal local Royal Gazette de lui fabriquer des timbres : des timbres d'un cent et quatre cents de couleur rouge magenta, et des timbres bleus à quatre cents.
Plusieurs timbres à quatre cents existent encore, mais il n'existe plus qu'un seul exemplaire connu du One-Cent Magenta.
David Redden a encore souligné après la vente son "aura xtraordinaire", plus de 150 ans après son émission. C'est "presque la Mona Lisa des timbres", a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN