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Une femme passe le 5 septembre au milieu de créations de street art exposées à Bruxelles sous la charpente métallique centenaire d'une ancienne patinoire. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Quand on a vu cet endroit on s'est dit qu'il fallait faire un supermarché du street art (...) c'est un terrain de jeu inouï pour les graffeurs", souligne Alexandra Lambert, co-organisatrice, à quelques heures du vernissage jeudi soir 6 septembre.
À Ixelles, dans un quartier huppé de la capitale belge, le lieu est connu pour avoir été un temple du patin à roulettes dans les années 1910-1920, avant sa transformation en garage automobile puis, dans les années 1980, en supermarché.
Récemment débarrassé de tous les rayonnages, il a aujourd'hui des allures de galerie d'art géante, avec ses fresques murales qui s'enchaînent sur des dizaines de mètres. Et quelques installations temporaires, comme le vieux break Volvo rempli de déchets, conçu par le collectif d'artistes français Iretge.
"On a voulu ramener les déchets dans le supermarché pour interpeller les gens sur la surconsommation et la surutilisation d'emballages", explique Ben Bello, animateur du collectif, ancien journaliste venu du monde du BMX et du skate.
Un temple international du street art, phgotographié ici le 5 septembre à la veille de son ouverture au public, ouvre en plein Bruxelles. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'ouverture au public du lieu se prépare depuis juin, poursuit Alexandra Lambert, et "une soixantaine d'artistes (y) ont déjà travaillé".
Parmi eux, le Belge Jean-Luc Moerman, qui s'est accaparé un coin entier de l'entrepôt, et dont les couleurs éclatantes viennent se fondre dans une reproduction d'un tableau du grand maître flamand Brueghel par l'Italien Andrea Ravo Mattoni.
Le New-Yorkais T-Kid, 57 ans, vétéran de la culture graffiti, qui exposera des toiles, fait figure d'invité vedette de l'association "Strokar", à l'origine du projet.
"En 10 ans l’art urbain est devenu l’un courant artistique reconnu par le marché de l’art contemporain. Mais Bruxelles ne disposait pas d’un hub référentiel pour le street art", explique l'association.
"L'ambition est de créer une plateforme internationale autour des arts urbains et d'amener Bruxelles sur la carte des villes de street art dans le monde", ajoute Mme Lambert, cofondatrice de Strokar.
Elle table sur l'accueil d'une centaine d'artistes dans les mois à venir, sans pouvoir dire précisément combien de temps l'expérience va durer. Pour l'instant, Strokar bénéficie de l'imbroglio autour d'un projet immobilier dans l'ancienne patinoire.
Un promoteur qui compte y bâtir 80 logements s'est heurté à l'opposition de centaines de riverains, qui veulent voir inscrite au patrimoine la "cathédrale de fer" bâtie en 1907 par l'architecte Aimable Delune. C'est ainsi que Strokar a pu signer "un bail précaire" pour s'installer dans les lieux. Et faire éclore "ce projet dont on rêvait", conclut Mme Lambert.
AFP/VNA/CVN