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Une scène dans le film "At Eternity's Gate" |
Tourné à Paris, Arles, et Auvers-sur-Oise, At Eternity's Gate, du peintre et cinéaste américain Julian Schnabel (en compétition) n'est pas un biopic mais un ensemble de scènes inspirées autant d'événements survenus dans la vie de Van Gogh que de certaines de ces toiles. "Tout le monde pense tout savoir sur Vincent van Gogh, donc il n'est pas nécessaire et même absurde de faire un film sur lui", a déclaré Julian Schnabel après la projection destinée aux professionnels où le film a été longuement applaudi.
"Nous avons voulu créer l'équivalent de que vous pouvez ressentir quand vous observez une œuvre", a expliqué le cinéaste, dont c'est la 3e participation à la Mostra. C'est l'acteur américain Willem Dafoe qui campe un Van Gogh troublant de vérité (et de ressemblance), entre délires et lucidité, en profonde communication avec la nature qui l'émerveille. "Quand je suis devant un paysage plat, je vois une porte vers l’éternité", dit-il dans le film qui évoque largement le rapport de l'artiste avec Dieu. Rupert Friend, Emmanuelle Seigner, Niels Arestrup et Mathieu Amalric sont aussi au générique.
Le film se concentre sur la dernière partie de la vie de Van Gogh, après sa rencontre explosive avec Gauguin et son départ pour Arles. D'après les témoignages de l'époque, c'est à la suite d'une dispute avec le peintre français que Van Gogh se coupa l'oreille. En mai 1889, l'artiste quittera Arles pour Saint-Rémy-de-Provence où il sera admis dans un l'asile d'aliénés, en proie à des hallucinations et des accès de folie de plus en plus fréquents.
Une balle perdue...
Puis ce sera Anvers-sur-Oise, où il passera les 80 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890. Là encore, l'histoire retient que le dimanche 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine ou dans l'abdomen avant de succomber deux jours plus tard. Mais Julian Schnabel, qui a travaillé sur le scénario avec le Français Jean-Claude Carrière, présente une autre version, avancée en 2011 dans une biographie signée Steven Naifeh et Gregory White Smith.
Le peintre et cinéaste américain Julian Schnabel réalisateur du film "At Eternity's Gate" présenté à la Mostra de Venise, le 3 septembre. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Vincent Van Gogh aurait en fait été victime d'une balle tirée accidentellement par deux adolescents qu'il connaissait et qui jouaient près du champ avec une arme de mauvaise facture. Il n'aurait pas voulu les incriminer dans le but de les protéger. "Il n'y a aucun témoin ayant vu Van Gogh se tuer. Ce que l'on sait, c'est qu'il est revenu à l'auberge blessé avec une balle dans l'estomac, ce qui n'est pas la meilleure façon pour se tuer. En outre, personne n'a jamais retrouvé l'arme", a déclaré Jean-Claude Carrière, présent à Venise.
"C'est ce contre quoi nous nous battons, la sombre et romantique légende de Van Gogh. Van Gogh durant la dernière partie de sa vie travaillait tout le temps. Il peignait une toile par jour et ce n'était pas du tout la personne triste, pessimiste et déprimée qu'on a souvent décrite", a ajouté le scénariste. Le film livre aussi sa version sur le carnet de croquis de l'artiste récemment retrouvé, dont l'authenticité est remise en cause, qu'il aurait donné au couple Ginoux, les patrons du Café de la Gare, où il séjourna à Arles.
La dernière scène du film laisse clairement entendre que le carnet a échoué fortuitement parmi les livres de comptes de l'établissement. Cette thèse qui est aussi soutenue, sur la base d'un travail scientifique, par les Editions du Seuil (qui ont publié ces dessins en novembre 2016) est toutefois contestée par le Musée Van Gogh d'Amsterdam.
AFP/VNA/CVN