La réunion aura probablement lieu ce mois-ci en Argentine, selon le projet d'accord établi par les dirigeants sud-américains au cours du sommet de l'Union sud-américaine des nations (UNASUR) à Quito.
Une invitation sera envoyée au président colombien Alvaro Uribe, absent le 10 août en raison de tensions persistantes avec son voisin équatorien depuis plus d'un an.
Bogota a suscité des inquiétudes dans la région, marquée par une longue histoire d'invasions américaines, en annonçant le 15 juillet un accord de principe pour mettre à disposition des États-Unis 7 de ses bases dans le cadre d'opérations contre le trafic de drogue et les guérillas.
Les critiques les plus virulentes sont venues des voisins de la Colombie, l'Équateur et le Venezuela, pour qui cet accord fait peser une menace sur la stabilité régionale. "Des vents de guerre commencent à souffler", a encore lancé le 10 août le président vénézuélien Hugo Chavez au sommet de l'UNASUR, après avoir dénoncé la veille une incursion de militaires colombiens dans son pays.
"Cette information n'est pas confirmée", a rétorqué le 10 août le ministère colombien des Affaires étrangères.
Plus modérés, le Chili, l'Argentine et le Brésil, avaient également fait part de leur préoccupation au sujet du projet d'accord américano-colombien. "Je pense que tout cela va se régler avec beaucoup de discussions, de débats, en se disant des vérités. Les gens vont devoir écouter des choses qui ne leur plaisent pas", a estimé le 10 août le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva qui avait demandé jeudi à Bogota des garanties sur le fait que les opérations américaines ne déborderaient pas hors du territoire colombien.
Sa proposition a déjà reçu le soutien de l'Équateur, de l'Argentine et du Paraguay.
Les membres de l'UNASUR s'étaient initialement mis d'accord pour organiser une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, mais devant les craintes exprimées par M. Chavez, ils sont convenus de convoquer un sommet réunissant les chefs d'État.
Le 7 août, le président vénézuélien avait pourtant semblé jouer l'apaisement, en annonçant le retour à Bogota de son ambassadeur en Colombie, rappelé 10 jours plus tôt pour consultations. Mais quelques heures plus tard, il avait précisé qu'il maintenait le "gel" de ses relations avec son voisin, rendu public la semaine précédente.
Dans la foulée, la Colombie avait fait état samedi de la capture de 11 militaires équatoriens accusés d'avoir franchi la frontière entre les 2 pays.
AFP/VNA/CVN