>>Déserts médicaux, quelles solutions ?
Pour l’heure, la surcharge des hôpitaux est un impérieux problème. Pour le régler, un projet vient d’être approuvé par le Premier ministre Nguyên Tân Dung. Son objectif est de ramener le taux d’occupation des lits des hôpitaux de ressorts central et municipal de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville de 120% actuellement à moins de 100%, de supprimer l’occupation de plusieurs patients d’un même lit en 2015, et de mettre fin à la surcharge des hôpitaux en 2020. Ceux de cancérologie sont parmi les plus touchés, avec 247% de taux d’occupation.
Les équipements modernes, couplés à la compétence des médecins, contribuent à améliorer la qualité des soins médicaux de la population. |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
La priorité est aussi donnée aux établissements de santé de proximité, notamment en cherchant à augmenter le taux d’occupation des lits des hôpitaux ruraux à 60% en 2015 et à 80% en 2020.
Pour atteindre ces objectifs, le ministère de la Santé va, dans une première phase de 2013 à 2015, investir dans les hôpitaux de ressort central et ceux de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville. Il poursuivra ses investissements dans la deuxième phase de 2016 à 2020 dans les hôpitaux de tous ressorts. D’ici 2015, il s’agit d’ajouter un minimum de 7.150 nouveaux lits au niveau national, et de rénover, agrandir et moderniser les services ayant un taux d’occupation des lits élevé. Le nombre de lits devra ainsi être multiplié dans les services spécialisés des hôpitaux de province tels que ceux d’oncologie, de traumatologie, de cardiologie, d’obstétrique et de pédiatrie.
Enfin, il faudra mettre un terme à la surcharge de travail pour les médecins qui, actuellement, ont en charge une centaine de patients par jour. Les objectifs sur ce point sont 50 et 35 patients par médecin respectivement en 2015 et en 2020. Le projet prévoit également la création d’un réseau d’hôpitaux satellites dans les cinq spécialités précitées, ainsi que l’expérimentation de cabinets de médecins de famille généralistes installés au sein même des établissements de santé déjà existants, et amenés à faire des visites à domicile. L’objectif étant d’assurer des services de soins continus et efficaces. Un projet qui demandera une bonne gestion administrative.
Des efforts déployés à Hô Chi Minh-Ville
Pour l’heure, le réseau des établissements de services de santé dans la mégapole du Sud est encore mal réparti. La plupart sont concentrés au centre-ville. De plus, la qualité des services des dispensaires laisse encore à désirer, avec pour effet que les habitants préfèrent aller se faire soigner dans les hôpitaux de ville. Par ailleurs, les infrastructures se construisent bien plus lentement que la croissance démographique et n’arrivent pas à répondre correctement aux besoins sanitaires. En ce qui concerne la formation des ressources humaines, elle est insuffisante, de même que, de fait, les compétences de la main-d’oeuvre, tant en termes qualitatifs que quantitatifs. Enfin, les mesures pour inciter les médecins à s’installer en province sont encore insuffisantes.
L’objectif à l’horizon 2020 est que chaque médecin ne s’occupe que de 35 patients maximum par jour. |
Face à ce constat inquiétant, Hô Chi Minh-Ville a déployé en 2012 une batterie de mesures : intensifier les investissements en faveur des infrastructures, améliorer la qualité des soins, soutenir les hôpitaux et les dispensaires, mettre en place des formations, déployer davantage de médecins en secteur préventif, et faire un appel aux investisseurs éventuels de toutes les composantes économiques dans la société. Ces efforts ont enregistré des premiers résultats encourageants, qui demeurent toutefois nettement insuffisants. À terme, la mégapole du Sud vise à réduire de 70% la surcharge actuelle.
Parmi les mesures appliquées, et afin d’améliorer la formation, plusieurs médecins de ville ont été envoyés dans les hôpitaux des districts et des arrondissements, et les praticiens ruraux ont été formés sur 144 techniques spécialisées. De plus, des satellites des hôpitaux souffrant d’une lourde surcharge ont été crées. Après quelques temps d’application, le nombre de patients fréquentant ces cliniques satellites est passé de 5 à 15%. Pour l’heure, 17 hôpitaux de ville en ont mis en place 48 dans les 12 hôpitaux de province. Ces lieux ont traité près de 95.300 patients et opéré sur place 832 cas.
Diêu An/CVN