>>Alstom et l'État mettent la main à la poche pour sauver Belfort
>>Alstom : journée décisive à Belfort pour sauver l'usine
Alstom a confirmé ses objectifs pour 2020. |
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À la même période de l'an passé, le groupe, qui n'avait pas encore cédé son pôle énergie à l'américain General Electric (GE), était dans le rouge, avec une perte nette de 57 millions d'euros. Sa division transport, en revanche, avait pour sa part enregistré un bénéfice net de 18 millions d'euros.
Dans un communiqué publié mercredi 9 novembre, le groupe, désormais centré sur son activité transport, rappelle avoir signé plusieurs contrats importants au cours du semestre écoulé, notamment avec Amtrak aux États-Unis pour la nouvelle génération de train à grande vitesse Avelia et les services associés, pour 1,8 milliard d'euros, et avec RTA pour l'extension du métro de Dubaï, pour 1,3 milliard d'euros.
Entre le 1er avril et le 30 septembre 2016, ce sont ainsi 6,2 milliards d'euros de commandes qui ont été enregistrés, presque deux fois plus que l'an dernier, portant le carnet de commandes à 33,6 milliards d'euros.
Et le groupe français pourrait bien, en consortium avec le canadien Bombardier, remporter l'un des plus gros contrats de l'histoire du rail français, d'un montant de 3,7 milliards d'euros, pour la fabrication du RER nouvelle génération. Son rival espagnol CAF a en effet été éliminé par la SNCF. Les négociations sont en cours, et la signature attendue pour le mois de janvier.
Chiffre d'affaires en hausse de 8%
De quoi fournir du travail à sept des usines françaises d'Alstom, et éviter un nouvel épisode Belfort. Invoquant un calendrier de commandes insuffisant dans l'Hexagone, le constructeur avait annoncé, en septembre, l'arrêt d'ici 2018 de la production de trains dans son usine historique de fabrication du TGV, et le transfert de l'activité vers le site alsacien de Reichshoffen.
Le constructeur avait annoncé en septembre l'arrêt d'ici 2018 de la production de trains dans son usine historique de Belfort. |
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Salariés, élus, gouvernement, avaient alors volé au secours du fleuron ferroviaire français, et, le 4 octobre, le gouvernement avait annoncé plusieurs centaines de millions d'euros de commandes de trains et de locomotives pour maintenir l'activité du site de Belfort : 15 TGV Euroduplex (à étage) destinés aux lignes régionales Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan, 6 TGV pour la future liaison à grande vitesse Paris-Turin-Milan et 20 locomotives diesel "destinées au secours des trains en panne".
De son côté, le groupe s'est engagé à investir à moyen terme dans son usine de Belfort et à diversifier ses activités, avec notamment des bus électriques.
Toujours au premier semestre 2016/2017, le chiffre d'affaires d'Alstom s'établit à 3,57 milliards d'euros, en hausse de 8% par rapport au chiffre d'affaires d'Alstom Transport un an plus tôt, et de 7% à périmètre et taux de change constants.
Les activités, systèmes et services représentent 54% du chiffre d'affaires sur ce premier semestre, "en ligne avec l'objectif de 60% en 2020", précise Alstom.
L'autre division du groupe, l'activité trains, est en hausse de 4,8%, à 1,6 milliard d'euros, "avec notamment les livraisons de trains suburbains, régionaux et à grande vitesse en Europe, l'exécution en cours du projet pour PRASA en Afrique du Sud et des livraisons de tramway en Algérie", souligne Alstom.
Par zones, le chiffre d'affaires est en croissance de 6,9% en Europe (2,1 milliard d'euros), de 15,1% en Amérique (577 millions d'euros), et de 16,2% au Moyen-Orient et en Afrique (529 millions d'euros). Il chute en revanche en Asie/Pacifique, de 5,7% (343 millions d'euros).
Conforté par ces résultats, le PDG Henri Poupart-Lafarge a confirmé les objectifs du groupe pour 2020 : une croissance organique de 5% par an, une marge d'exploitation ajustée d'environ 7%, et, à partir de 2020, une conversion d'environ 100% du résultat net en cashflow libre (flux de liquidités disponibles).