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La Première ministre britannique Theresa May |
Après le jugement rendu le 3 novembre, le gouvernement a annoncé qu'il ferait appel devant la Cour suprême et Mme May, qui ne souhaite pas de vote sur cette question, a affirmé maintenir son calendrier "inchangé".
Dans des déclarations publiées le 6 novembre avant une visite en Inde, elle appelle les députés à ne pas utiliser ce jugement pour aller à l'encontre des résultats du référendum du 23 juin sur l'Union européenne.
"Le résultat a été clair. Il est légitime. Les parlementaires qui regrettent les résultats du référendum doivent accepter ce que le peuple a décidé", insiste la dirigeante conservatrice.
"Cela signifie maintenir notre plan et notre agenda, développer notre stratégie de négociation et ne pas mettre toutes nos cartes sur la table", ajoute-t-elle.
La décision de la Haute Cour de Londres, si elle est confirmée par la Cour suprême, risque en effet de provoquer des débats parlementaires à rallonge, susceptibles de ralentir significativement la mise en œuvre du Brexit et de peser sur les négociations entre Londres et Bruxelles.
Envisageant la perspective d'un tel débat, le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a indiqué au Sunday Mirror qu'il réclamerait à Mme May d'oeuvrer au maintien du Royaume-Uni dans le marché unique et de garantir les droits européens sur le travail après le Brexit.
Alors que le journal affirmait que M. Corbyn était prêt à voter contre l'activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui lance la procédure de divorce avec l'UE, s'il n'obtient pas satisfaction, le chef du Labour a clarifié sa position sur Twitter.
"Nous ne bloquerons pas l'article 50, mais nous nous battrons pour un Brexit qui marche pour le Royaume-Uni", a-t-il dit.
La décision de la Haute Cour a suscité des spéculations selon lesquelles Mme May pourrait convoquer des élections anticipées pour renforcer le soutien dont elle dispose à la chambre des Communes avant un éventuel vote sur l'UE.
Cette option reste toutefois peu probable, a estimé dimanche 6 novembre le ministre de la Santé, Jeremy Hunt.
"C'est franchement la dernière chose que souhaite le gouvernement", a-t-il dit sur la BBC, jugeant également "très improbable" la possibilité que le Parlement s'oppose au déclenchement de l'article 50.
Dans le cas contraire, il faudra craindre la réaction des Brexiters, a mis en garde Nigel Farage, le président intérimaire de l'Ukip, le parti europhobe et anti-immigration.
"Croyez-moi, si les gens de ce pays pensent qu'ils ont été trompés, (...) alors vous verrez une colère qu'aucun de nous n'a encore vue au cours de sa vie dans ce pays", a-t-il dit sur la BBC, alors que la décision de la Haute Cour a déjà suscité de violentes critiques contre ses juges.
L'une des plaignantes à l'origine de l'action en justice, Gina Miller, a de nouveau confié dimanche avoir reçu des menaces sur les réseaux sociaux, accusant médias et responsables politiques de jeter de l'huile sur le feu.
"Ce sont eux qui incitent au racisme, à la violence, à l'acrimonie", a-t-elle dit sur la BBC.