Deux heures du matin à Hô Chi Minh-Ville. Une effervescence règne sur les trottoirs de la rue Cach Mang Thang Tam, 3e arrondissement, contrastant avec le reste de la ville, profondément endormie.
Un marché nocturne de crabes |
Le marché dure deux ou trois heures, à même le trottoir. Des tonnes de crabes venues des provinces du Nam Bô oriental y sont regroupées avant de partir vers les marchés de la ville, les provinces avoisinantes comme Binh Duong et Dông Nai.
Selon Trân Thi Vân, commerçante, les crabes ont été pris dans la nature ou viennent d’élevages. Comptez 45.000 dôngs/kilo pour les premiers, 30.000 dôngs pour les seconds. «Je suis commerçante en gros depuis des dizaines d’années. Je me suis accoutumée à ce travail de nuit. Ici on travaille tous les jours, même sous la pluie», partage Trân Thi Vân.
Aux premières lueurs du jour, les camions chargés de de crabes prennent la route vers les provinces de Long An, Tiên Giang, Dông Thap pour vendre aux commerçants en gros, qui se chargent de les classer par catégories avant la vente au détail.
Selon Nguyên Thi Bang, de l’arrondissement de Tân Phu, la classification des crabes est assez pénible car ils peuvent pincer. Mme Bang reçoit 90.000 dôngs pour trois heures de ce travail, ingrat mais nécessaire.
Sur ce marché travaillent aussi des enfants pauvres. C’est le cas de Thao et de ses deux petits frères. Un accident a coûté la vie à leur père. Leur mère ne peut pas s’occuper seule de 4 personnes, donc Thao et ses frères travaillent chaque matin deux heures. À eux trois, ils gagnent 150.000 dôngs ce qui les aide à poursuivre leurs études.
Ce marché est aussi fréquenté par les habitants des alentours, les plus matinaux d’entre eux du moins. Bien sûr, ils n’achètent pas des centaines de kilos mais seulement de quoi se préparer une délicieuses soupe de crabes.
Tùng Chi/CVN