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La direction européenne du groupe pharmaceutique japonais Daiichi Sankyo prévoit de se séparer de la quasi totalité des effectifs de sa filiale française. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce plan social prévoit le départ de 284 salariés sur les 303 que comprend l'entreprise, soit l'ensemble des visiteurs médicaux et 67 salariés du siège. La direction souhaite que les négociations aboutissent d'ici la fin de l'année, selon les syndicats. Subsisterait le minimum légal pour pouvoir distribuer des produits en France, a précisé le délégué de la CFE-CGC.
Les syndicats (CGT, CFE-CGC, Unsa, Usapie) réunis en intersyndicale, dénoncent un accompagnement minimum pour les salariés licenciés et craignent particulièrement pour les séniors car aucune disposition de cessation anticipée d'activité n'est prévue par le groupe pour le moment, selon eux.
Les motivations sont "uniquement boursières et financières", selon Sylvie Payenchet, déléguée de la CGT, auprès de l'AFP.
La société explique au contraire qu'elle "fait face à un contexte particulièrement difficile", en particulier en raison du "déremboursement effectif d'un médicament", l'olmésartan, prescrit contre l'hypertension, "qui représente une bonne part du chiffre d'affaires en France et sera déremboursé le 1er janvier", a expliqué un porte-parole à l'AFP. Or, les médecins généralistes ont tendance à anticiper et "ne commandent plus le médicament car ils savent qu'il va être déremboursé".
Autre facteur ayant conduit à la décision de licencier, "le report par les institutions sanitaires françaises de la mise sur le marché" d'un autre médicament du laboratoire, l'anticoagulant Lixiana.
Enfin, a expliqué le porte-parole, "le contexte économique pour les laboratoires est difficile, ce qui a entraîné une baisse mécanique de 80% du chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière". Sur 2016, "cela engendrera des pertes de l'ordre de 15 millions d'euros", précise-t-on.
Une grève du personnel est prévue le 24 novembre avec une manifestation devant le ministère de la santé.
De source proche du dossier, on indique que l'offre sur la table représente près de quatre ans de salaire en moyenne, et que le groupe souhaite conserver sa filiale française et pouvoir réembaucher à l'avenir, les salariés licenciés ayant la priorité.
Un plan social avait déjà eu lieu chez Daiichi Sankyo France en 2013. Il s'était conclu par 160 départs volontaires et six licenciements.
AFP/VNA/CVN