>>L'opposition gagne la majorité parlementaire, la 1re fois en 16 ans
La nouvelle Assemblée nationale a officiellement pris ses fonctions mardi 5 janvier et clairement affiché son intention de défier le président Maduro.
En écho, M. Maduro a prévenu dans la soirée qu'il défendrait d'une "main de fer" la démocratie et la stabilité du pays, affirmant que l'opposition ne le ferait pas "reculer ni trembler".
Le nouveau président du Parlement vénézuélien, Henry Ramos Allup (centre), lors de la cérémonie d'investiture, le 5 janvier à Caracas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'opposition entend aussi faire voter une loi d'amnistie des 75 prisonniers politiques qu'elle recense, parmi lesquels l'opposant radical Leopoldo Lopez, 44 ans. Il a été condamné en septembre à près de 14 ans de prison pour incitation à la violence au cours de manifestations en 2014, qui ont officiellement fait 43 morts.
Cependant, les opposants n'ont pas réussi à obtenir la majorité qualifiée des deux tiers, qui leur confèrerait de larges prérogatives, seuls 163 des 167 députés élus le 6 décembre ayant été officiellement investis pour cinq ans.
La prise de fonction des quatre députés manquants, trois opposants et un membre du Parti socialiste unifié du Venezuela, est temporairement suspendue par une décision du Tribunal suprême de justice (TSJ).
Avec 109 députés, l'opposition détient malgré tout la majorité des trois cinquièmes qui lui permet d'adopter des mesures importantes : s'opposer aux décrets présidentiels de M. Maduro, voter une motion de censure contre des ministres ou le vice-président pouvant entraîner leur destitution.
Les élections législatives de décembre ont été largement remportées par la coalition d'opposition de droite (112 sièges), réunie sous le nom de Table de l'unité démocratique (MUD), contre 55 députés pour le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Mais la plus haute autorité judiciaire du pays a décidé fin décembre de suspendre l'élection de quatre députés dans l'État d'Amazonas (Sud).
La majorité des deux tiers aurait permis à l'opposition de convoquer un référendum, mettre en place une assemblée constituante, voire d'entraîner, via une réduction de la durée de son mandat, le départ anticipé du président.
Dans la nuit du 4 au 5 janvier, le président Maduro avait garanti une prise de fonction "pacifique" des nouveaux députés, lors de déclarations retransmises à la télévision.
AFP/VNA/CVN