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L'exécution a été suivie des attaques contre l’ambassade saoudienne à Téhéran et du consulat de Machhad (Nord-Est de l’Iran) que le président iranien Hassan Rohani a jugées "totalement injustifiables".
Mais cette condamnation n’a pas été suffisante pour l’Arabie saoudite qui a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 9 décembre 2015 à Islamabad. |
M. Rohani a par ailleurs demandé le 6 janvier au chef du pouvoir judiciaire de juger rapidement et efficacement les 50 personnes accusées d’implication dans ces attaques.
Plus tôt dans la journée, les diplomates iraniens en poste en Arabie saoudite et leurs familles sont rentrées à Téhéran où le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a demandé à Ryad d’arrêter "de créer des tensions" dans la région.
Il a en particulier souligné que l’Arabie saoudite s’était "opposée à l’accord nucléaire" conclu en juillet entre l’Iran et les grandes puissances.
L’Iran a "toujours recherché la paix (...) avec ses voisins", sans "chercher à créer des tensions", a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse avec son homologue irakien Ibrahim Jaafari, en visite à Téhéran.
Ce dernier a pour sa part indiqué que l’Irak, "qui a de bonnes relations avec l’Iran et les pays arabes", travaillait à faire baisser les tensions afin de ne "pas entraîner la région dans une guerre qui ne pourrait avoir de vainqueur".
"Affaires intérieures"
L’exécution le 2 janvier en Arabie saoudite d’un opposant et dignitaire religieux chiite, Nimr al-Nimr, a provoqué des manifestations de musulmans chiites dans plusieurs pays du Moyen-Orient, dont l’Iran et l’Irak.
Quarante-six autres personnes condamnées pour "terrorisme" ont été exécutées en même temps que le cheikh al-Nimr et Ryad a procédé à encore deux mises à mort depuis.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé le 6 janvier que ces exécutions relevaient "des affaires intérieures de l’Arabie saoudite".
Quelques heures après la mort de Nimr, des centaines de manifestants en colère avaient attaqué et partiellement détruit les représentations saoudiennes à Téhéran et Machhad.
Lors de la réunion hebdomadaire de son cabinet le 6 janvier, le président iranien Hassan Rohani a réitéré sa condamnation de ces violences, demandant en même temps à l’Arabie saoudite "de renoncer à la mauvaise direction" qu’elle a prise selon lui.
AFP/VNA/CVN