Le Vietnam et la Suisse ont fêté le 40e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Comment trouvez-vous les liens entre les deux pays ?
Les relations entre la Suisse et le Vietnam sont excellentes. Nous avons de bonnes relations sur le plan économique où la balance commerciale est d'ailleurs en faveur du Vietnam. Et là, il y a un potentiel de développement important. Les échanges commerciaux ont malheureusement reculé en 2010. Mais je pense toujours que le potentiel est excellent. Et nous pouvons encore le dévolopper plus. Nous avons également un dialogue sur les droits humains. Et je me réjouis de ce dialogue qui est important pour la Suisse, mais qui est aussi dans l'intérêt des deux pays. Et puis nous avons des déclarations d'intention entre plusieurs universités qui visent à intensifier les échanges en matière de formation et de recherche.
Il y a encore beaucoup de potentiels sous-exploités dans la coopération bilatérale, en particulier dans les domaines de pointe de la Suisse comme la finance, la banque ou la haute technologie. Que pouvez-vous partager sur ce point de vue ?
Je vous l'ai dit, je pense qu'il y a un potentiel pour développer les relations commerciales, les échanges commerciaux et les investissements avec un pays comme le Vietnam qui a prouvé qu'il était capable d'entreprendre des réformes, de faire reculer la pauvreté, d'améliorer les conditions de son cadre économique. Oui, j'y vois du potentiel, bien sûr.
Quels sont les domaines dans lesquels les deux pays devraient se concentrer pour le développement dans le futur?
Pour ce qui concerne la Suisse, c'est l'intérêt de pouvoir accompagner le Vietnam dans son chemin vers le développement. Et encore une fois, les efforts réalisés par le Vietnam sont admirables puisque la pauvreté a reculé. C'est la raison pour laquelle, du côté suisse, nous avons l'intention de changer un peu le focus de notre politique avec notre partenaire vietnamien, de mettre davantage l'accent sur la coopération et le partenariat dans le domaine économique.
Vous êtes chef du Département fédéral des affaires étrangères depuis presqu'une décennie et assumez pour la 2e fois la présidence de la Confédération suisse. Le succès de l'égalité des sexes en Suisse en fait un bon exemple pour les femmes vietnamiennes. Est-ce que vous pouvez partager les expériences de ce succès ?
Le droit de vote pour les femmes en Suisse, au niveau national, a demandé beaucoup de temps, puisque ce droit de vote a été acquis par un vote populaire. Ce sont donc les hommes qui ont donné le droit de vote aux femmes. Mais depuis, de gros progrès ont été faits. Vous avez mentionné que le gouvernement est composé d'une majorité de femmes, mais ça n'est pas la règle au parlement où nous avons à peine 30% de femmes. Et dans l'économie, il y a aussi une minorité de femmes aux postes de direction. Donc, il y a encore de gros efforts à faire.
Enfin, est-ce que vous avez un message pour les peuples des deux pays à cette occasion?
Nous avons depuis 40 ans de bonnes relations entre le Vietnam et la Suisse, je souhaite que ces relations continuent. Ce sont des relations qui reposent sur une compréhension mutuelle, sur des échanges commerciaux, culturels, humains. Et mon message, c'est que j'espère que ces échanges s'intensifieront encore à l'avenir.
Propos recueillis par Duc Hung Trân/CVN