>>Aurier exclu pour avoir traité Blanc de "fiotte"
Le défenseur du PSG, Serge Aurier (droite), est condamné à deux mois de prison pour violences contre un policier. |
Mais il n'ira pas en prison, sa peine étant aménageable. D'ailleurs, l'international ivoirien de 23 ans a bien été retenu lundi soir 26 septembre dans le groupe professionnel du PSG pour jouer mercredi 27 septembre en Ligue des champions sur la pelouse du club bulgare de Ludogorets.
Pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique, le tribunal correctionnel de Paris a également condamné le footballeur à 600 euros de dommages et intérêts ainsi qu'à 1.500 euros de frais de justice.
Le joueur, bouc façon pharaon sur un ensemble noir, a accusé le coup, restant un moment comme pétrifié sur sa chaise après la plaidoirie de son avocate, qui venait de défendre une "star" dont la parole valait celle des policiers. "La balle au centre", avait-elle lancé.
Quelques heures plus tard, le joueur a retrouvé la parole, pour dire dans un tweet sa "confiance en la justice" et déclarer qu'il attendrait "l'appel" de son procès pour s'"exprimer à nouveau".
Le tribunal lui a envoyé un message clair, en rendant son jugement sans même une suspension de séance après la plaidoirie de la défense.
Face au joueur sans remords, qui a maintenu que le policier avait frappé "en premier", la présidente a tapé plus fort que les réquisitions du procureur, qui demandait deux mois assortis du sursis ou de travaux d'intérêt général. Une sévérité qui tient compte de quatre précédentes condamnations de Serge Aurier pour "conduite sans permis".
"Manque de lucidité"
Cette "affaire navrante", comme l'a dit l'avocat du policier, n'aurait "jamais dû se retrouver devant le tribunal": une banale histoire de contrôle d'un véhicule mal garé, à la sortie d'une boîte de nuit du 8e arrondissement parisien. Les policiers de la brigade anticriminalité sont nerveux: deux jours avant, une fusillade a éclaté dans le quartier, la veille un de leurs collègues a été blessé.
À l'audience, le policier raconte que l'international ivoirien s'était montré "agité", avait refusé de sortir de l'automobile, une Porsche Cayenne aux vitres teintées. "Le conducteur est tout de suite sorti, s'est excusé, mais le passager avant", Serge Aurier, "a refusé de montrer ses mains", dit-il, expliquant avoir dû l'empoigner pour le faire sortir.
C'est à ce moment-là que le joueur - que le policier n'a "pas reconnu" - lui "assène un coup de coude au thorax" qui lui vaudra une interruption totale de travail (ITT) d'un jour. "Je l'ai frappé au visage du plat de la main pour le repousser", affirme le policier.
À la barre, le latéral nie les violences, dit avoir été "un peu chauffé" par la lampe torche des policiers brandie vers lui: "J'essaie de résister un petit peu, c'est là que les coups sont partis". Après quelques heures en cellule de dégrisement, il portera plainte pour violences policières, une plainte classée sans suite.
Pour le procureur, Aurier "a manqué de lucidité", "s'est obstiné dans une attitude puérile, immature" au lieu de "se soumettre".
Ces incidents étaient survenus trois mois après le scandale provoqué par ses déclarations lors d'une séance de questions avec des internautes sur le réseau social Periscope, trois jours avant un huitième de finale aller de la Ligue des champions face à Chelsea. Il y avait qualifié son entraîneur Laurent Blanc de "fiotte" et tenu des propos méprisants envers d'autres équipiers, ce qui lui avait valu une mise à pied de cinq semaines.
AFP/VNA/CVN