La création de ce haut conseil pour la paix représente "un pas significatif vers des pourparlers de paix", indique un communiqué de la présidence. Cette initiative est l'une des plus importantes du président Karzaï visant à ouvrir un dialogue avec le leadership taliban. Le projet de création de ce conseil avait été approuvé en juin lors d'une "jirga pour la paix" à Kaboul. Le conseil se veut une enceinte de négociations et doit représenter l'ensemble de la société afghane, dans des discussions de paix avec les talibans qui mènent une insurrection meurtrière depuis le renversement de leur régime il y a 9 ans.
Des responsables se sont réunis le 4 septembre à la présidence afghane afin de déterminer la liste des participants, qui incluraient "des chefs du Jihad, des personnes d'influence et des femmes", a indiqué le communiqué.
Le nom des protagonistes devrait être annoncé la semaine prochaine, au début des vacances de l'Aïd qui marquent la fin du jeûne du Ramadan, a précisé la présidence.
L'annonce de M. Karzaï était attendue depuis plusieurs jours, après sa rencontre avec d'anciens chefs des moudjahidines, Burhanuddin Rabbani et Abdul Rasul Sayyaf, de même que des ministres et d'autres alliés pour discuter de la mise en place de la commission.
Son porte-parole Simak Herawi avait indiqué mardi dernier qu'elle réunirait "quelques (anciens) membres des talibans et du Hezb-e-Islami", en faisant allusion à un groupe d'insurgés dirigés par l'ancien Premier ministre et chef des moudjahidines Gulbuddin Hekmatyar.
"Ce conseil sera... certainement efficace dans la diminution du niveau de violence en Afghanistan", avait indiqué M. Herawi. Le Hezb-e-Islami d'Hekmatyar et les talibans, quoique alliés, éprouvent une méfiance réciproque.
Hekmatyar a perdu beaucoup de son pouvoir au fil des ans et il contrôle beaucoup moins d'hommes que les talibans, mais son mouvement est encore actif dans les provinces du Nord et de l'Est de l'Afghanistan.
Les talibans ont à de multiples reprises rejetées les propositions de dialogue, qualifiant Karzaï de marionnette des États-Unis et ne se déclarant prêts à négocier la paix qu'une fois que les troupes étrangères auront quitté le pays.
Cette annonce survient alors que l'insurrection s'est intensifiée et que le bilan des militaires étrangers tués a atteint 485 depuis le début de l'année, soit presque autant que pendant toute l'année 2009.
Les États-Unis et les troupes de l'OTAN ont déployé près de 150.000 hommes en Afghanistan pour y combattre l'insurrection des talibans.
AFP/VNA/CVN