Un charnier de l'EI découvert à Palmyre en Syrie

L'armée syrienne a annoncé le 2 avril avoir découvert à Palmyre un charnier contenant les cadavres de 42 personnes exécutées par le groupe État islamique (EI) dont le chef "paiera pour ses crimes", ont promis les États-Unis.

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Les soldats de l'armée syrienne font leur garde dans la ville de Palmyre, le 1er avril.

Le chef du groupe jihadiste, Abou Bakr al-Baghdadi, est activement recherché par les Américains qui affirment avoir tué le numéro deux de l'EI, Abdel Rahmane al-Qadouli.

Une coalition internationale conduite par Washington mène des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak, parallèlement aux opérations de l'armée syrienne et de son allié russe contre les jihadistes.

Un haut responsable américain a dit le 2 avril que son pays envisageait d'augmenter le nombre de soldats des forces spéciales américaines déployés en Syrie, actuellement au nombre d'une cinquantaine.

Dans la ville de Palmyre (centre), connue pour ses ruines classées au patrimoine mondial de l'Humanité et reprise le 27 mars à l'EI, "l'armée a découvert un charnier comprenant les restes humains de 24 civils, dont trois enfants, et de 18 militaires", a affirmé à l'AFP une source militaire syrienne.

D'après cette source et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il s'agit de dépouilles d'officiers et de membres de leurs familles exécutés par l'EI, entré dans la ville en mai 2015.

L'armée est à "la recherche d'autres charniers", a précisé la source. "L'EI a exécuté au moins 280 personnes durant son occupation de Palmyre", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Peur de revenir

Les jihadistes ont également mutilé de nombreux trésors archéologiques de cette cité surnommée "la Perle du désert".

Près d'une semaine après le départ des jihadistes, la population de Palmyre, estimée entre 50.000 et 70.000 personnes avant la guerre et à 15.000 durant la présence de l'EI qui ont fui les combats des dernières semaines, n'était toujours pas revenue.

À 70 km à l'est de la cité antique, l'armée bombardait la ville de Sokhné tenue par l'EI. "Si le régime prend Sokhné, il partira de là-bas pour lancer une offensive contre la province de Deir Ezzor plus à l'est et contrôlée en majorité par les jihadistes", d'après M. Abdel Rahmane.

L'OSDH a fait état le 2 avril de 40 morts dans les rangs de l'EI, surtout des étrangers, à la suite de frappes vraisemblablement russes sur un village au nord-ouest de Deir Ezzor.

L'EI est dans la ligne de mire des forces gouvernementales surtout depuis le début fin février d'une trêve, imposée par les Russes et les Américains au régime et aux rebelles et qui exclut les jihadistes.

Trêve menacée ?

Si cette cessation des hostilités est globalement respectée, le Qatar, farouche opposant au régime de Bachar al-Assad, a averti le 2 avril que les frappes aériennes des forces gouvernementales ayant fait jeudi plus de 33 morts dans des zones rebelles non loin de Damas risquaient de torpiller le fragile cessez-feu.

"Ce bombardement criminel (...) reflète la politique du régime qui consiste à tuer des civils (...) et menace de torpiller" le cessez-le-feu et les "efforts internationaux pour une solution politique", préviennent les Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué.

Des négociations de paix indirectes entre régime et opposition se sont tenues en mars à Genève et devaient reprendre en avril pour tenter de mettre fin à cinq années de guerre qui ont fait plus de 270.000 morts.

Dans le nord de la Syrie, l'artillerie turque a de nouveau bombardé des positions de l'EI près de la frontière, a rapporté le 2 avril la presse turque. Ces tirs effectués depuis la région frontalière de Kilis (sud) ont ciblé des implantations de l'EI près de la ville d'Azaz, au nord d'Alep, a précisé l'agence Dogan.

Au sud d'Alep, le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés ont pris le contrôle de la ville d'Al-Eis, proche de la route qui relie Alep à Damas, selon l'OSDH.


AFP/VNA/CVN

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