Ultime semaine avant un Mondial à nul autre pareil

Le football de clubs est en pause, les stars s'envolent vers le Qatar où le trophée est arrivé : dimanche 20 novembre débute le premier Mondial de football dans le monde arabe, le premier aussi à susciter autant de critiques, sur l'environnement ou les droits humains.

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Organisé à l'automne pour éviter les chaleurs insupportables, le Mondial-2022 s'ouvrira par un Qatar-Équateur inédit dans le stade d'Al Bayt, à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Le pays hôte, à la faible tradition footballistique, en saura plus sur ses chances de passer la phase de poules d'une compétition que le tenant du titre, la France, entamera contre l'Australie le 22 novembre. Après quasiment six mois de préparation à huis clos en Europe, la sélection qatarie vient de rentrer au pays, où les sélections arrivent au compte-gouttes.

Beaucoup ont encore joué ce week-end, à l'instar des stars du Paris-SG, le Brésilien Neymar, le Français Kylian Mbappé ou l'Argentin Leo Messi, qui a été acclamé lundi 14 novembre par des milliers de personnes lors d'un entraînement public de sa sélection à Abou Dhabi, dans les Émirats voisins du Qatar.

Ces têtes d'affiche du football mondial seront bien là. En revanche les champions du monde français, déjà privés de leurs milieux Paul Pogba et N'Golo Kanté, devront faire sans leur défenseur central Presnel Kimpembe, "insuffisamment rétabli" d'une blessure.

Les dernières listes des sélections ont été annoncées lundi 14 novembre, comme celle de l'Iran qui jouera un match historique contre les États-Unis. La star Zardar Azmoun, qui s'était blessée, critique de la répression du mouvement de contestation dans son pays, sera du voyage. Tout geste symbolique des joueurs de la "Team Melli", arrivée lundi 14 novembre, sera observé de près lors de leur première apparition, contre l'Angleterre le 21.

D'autres grands noms sont retenus sans savoir s'ils tiendront leur rang, diminués par des blessures, comme Sadio Mané (Sénégal), Son Heung-min (Corée du Sud) ou Romelu Lukaku (Belgique). Et pour son ultime Mondial, quel visage montrera le Portugais Cristiano Ronaldo, qui vit un chemin de croix avec Manchester United ?

Investissements pharaoniques

Des débuts sans loupés d'organisation seraient une première victoire pour le petit émirat gazier du Golfe, qui a dû affronter de nombreuses critiques depuis qu'à la surprise générale, la FIFA l'a préféré aux États-Unis en décembre 2010. Ce choix a nécessité des investissements hors normes, évalués par certaines sources autour de 200 milliards d'euros.

Après les accusations de corruption, le Qatar a été confronté aux attaques sur l'impact environnemental de cet événement. Les médias occidentaux ont insisté sur l'absurdité de stades climatisés. Mais c'est surtout la construction des stades de 40 à 80.000 places (sept construits entièrement, un huitième entièrement rénové) qui pèsera, selon les ONG qui ne croient pas à l'objectif affiché de neutralité carbone.

"Juste de football"

Dans la dernière ligne droite, les attaques les plus virulentes, venues principalement d'Europe occidentale, ont porté sur les droits humains au Qatar. "Nos relations avec ces pays doivent être reconsidérées après la Coupe du monde. Ils veulent nous faire échouer après tous les efforts déployés et tout l'argent dépensé", a mis en garde dans une interview à la presse locale l'ancien ministre de l'Énergie et de l'Industrie, Abdullah bin Hamad Al Attiyah.

Le sort des travailleurs migrants, rouages essentiels d'un pays où les Qataris ne représentent que 10% des trois millions d'habitants, a été pointé du doigt, certaines ONG avançant le chiffre de milliers de morts sur les chantiers, bilan que Doha dément avec vigueur.

Autorités qataries et FIFA insistent sur les progrès sociaux en un temps record, avec l'instauration d'un salaire minimum (environ 270 euros mensuels), de sanctions contre les employeurs qui ne le versaient pas, et un démantèlement du système de parrainage qui obligeait tout salarié étranger à obtenir l'autorisation de son employeur pour démissionner.

À plusieurs reprises, Amnesty International et Human Rights Watch ont exhorté la FIFA à verser une compensation financière aux travailleurs qui ont construit les stades. Le traitement des personnes LGBTQ+ est un autre sujet d'inquiétude dans un pays conservateur où homosexualité et relations sexuelles hors mariage sont criminalisées, même si les autorités ont assuré qu'elles seraient accueillies sans discrimination. Les capitaines de huit sélections ont annoncé qu'ils porteraient un brassard à bandes colorées contre les discriminations.

Pas sûr que l'initiative plaise au président de la FIFA Gianni Infantino, qui a intimé aux 32 sélections de ne plus "donner de leçons de morale". Il sera rasséréné par les Australiens, qui avaient publié sur les réseaux sociaux une vidéo très critique le 27 octobre. "Ce que nous avons dit dans cette vidéo a été dit, ce qui devait être entendu a été entendu, et maintenant très franchement, nous nous occupons juste du football, on ne parle plus vraiment de tout ça", a évacué d'emblée lundi 14 novembre leur attaquant Mitchell Duke.

AFP/VNA/CVN



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