(gauche à droite) Les ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, ukrainien Pavlo Klimkine, allemand Frank-Walter Steinmeier et russe Serguei Lavrov, le 2 juillet à Berlin. Photo :AFP/VNA/CVN |
L'Allemand Frank-Walter Steinmeier avait convoqué en urgence une réunion de crise, prévenant que si les pourparlers de cessez-le-feu ne reprenaient pas, l'Ukraine pourrait faire face à "une explosion de violence".
Les quatre ministres ont notamment appelé dans un communiqué commun à "la réunion d'ici au 5 juillet du groupe de contact pour l'Ukraine avec pour objectif d'arriver à un accord mutuel et inconditionnel sur un cessez-le-feu durable" dans l'est du pays.
Ce groupe tripartite est constitué de la Russie, de l'Ukraine, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), auxquels sont associés les séparatistes ukrainiens.
Si cet "accord" ne garantit en aucune manière que les armes se taisent immédiatement, comme les ministres l'ont eux-mêmes reconnu, le seul fait que Russes et Ukrainiens soient réunis à Berlin pour se parler à huis-clos pendant plus de deux heures a été présenté comme une grande avancée.
"Nous sommes conscients que ce n'est pas la solution à tous les problèmes. Mais je crois que c'est un pas important vers un cessez-le-feu", à déclaré M. Steinmeier.
En cas de cessez-le-feu, la Russie s'est dite prête à accorder à des gardes-frontière ukrainiens l'accès au territoire russe pour participer au contrôle des points d'accès de Gukovo et Donetsk. Les observateurs de l'OSCE seraient alors aussi invités à participer au contrôle de la frontière.
Les ministres ont par ailleurs souligné la nécessité de garantir la sécurité des journalistes travaillant dans les zones de conflit en Ukraine, alors qu'un journaliste russe a été tué récemment, le troisième depuis le début du conflit.
Des personnes attendent la fin des tirs qui ont éclaté dans les rues de Donetsk, le 1er juillet. Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux journalistes ukrainiens enlevés lundi 30 juin par des séparatistes dans l'est du pays ont par ailleurs été libérés mercredi 2 juillet, a annoncé leur employeur, la chaîne de télévision Hromadske TV.
"L'objectif c'est la désescalade", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères. "Bien évidemment, il reste à appliquer tout cela mais c'est un pas en avant important", a assuré M. Fabius.
"Il s'agit d'éviter de nouvelles pertes civiles", a estimé le chef de la diplomatie russe, regrettant la non reconduction du cessez-le-feu unilatéral proclamé par Kiev pendant dix jours.
"Pendant cette période de cessez-le-feu, les séparatistes ont violé le cessez-le-feu plus de 100 fois. Aujourd'hui nous avons l'objectif d'aboutir à un cessez-le-feu bilatéral", a affirmé son homologue ukrainien. "Les combats sur le terrain ont massivement gagné en intensité", s'était alarmé M. Steinmeier, mettant en garde contre "une explosion de violence hors de tout contrôle" et assurant vouloir exploiter toute possibilité d'empêcher cela.
Sur le terrain, les forces gouvernementales ont reconquis le poste-frontière de Dovjanskiï, occupé par les insurgés prorusses dans la région de Lougansk (est). Les affrontements entre les forces de l"'opération anti-terroriste" et les séparatistes rebelles ont fait quatre morts au cours des dernières 24 heures du côté de Kiev, trois soldats et un garde-frontière, a annoncé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Lysenko. Par ailleurs, il a indiqué que l'opération avait permis la libération de trois villages : Staryi Karavan, Zakotne et Drouzivka.
Kiev a également annoncé l'arrestation d'un responsable séparatiste, Volodymyr Kolosniouk, maire autoproclamé de Gorlovka, une des places fortes des séparatistes dans la région de Donetsk.
De leur côté, les séparatistes ont affirmé que des bombardements aériens près de Lougansk avaient fait au moins une dizaine de morts parmi la population civile, selon le porte-parole de la "République populaire de Lougansk" autoproclamée, Volodymyr Inogorodtsev, cité par l'agence russe Ria Novosti.
AFP/VNA/CVN