Le chef de la diplomatie britannique William Hague (gauche) et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki (droite), |
M. Maliki, qui s'exprimait lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie britannique William Hague, semble finalement acquiescer aux demandes internationales pour qui seul un gouvernement d'union peut aider le pays, miné par les divisions confessionnelles.
La visite de M. Hague à Bagdad est intervenue après celle de son homologue John Kerry, les États-Unis et leurs alliés s'employant depuis des jours à convaincre les dirigeants irakiens de tous bords de resserrer les rangs pour mettre en échec l'offensive lancée le 9 juin par des insurgés menés par les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
"Nous devons avancer sur deux voies parallèles, la première réside dans les opérations militaires contre les terroristes et la seconde dans la poursuite du processus politique avec la réunion du parlement à la date prévue pour élire un chef du parlement et un président, et la formation d'un gouvernement", a dit M. Maliki.
Jusque-là, il disait vouloir régler par la seule voix militaire la crise née de l'offensive fulgurante des jihadistes qui ont pris en quelques jours de larges pans de territoires.
Sur le terrain, après leur débandade aux premiers jours de l'offensive, les forces de sécurité, aidées de volontaires et de tribus, peinent toujours à repousser la progression des insurgés, malgré une réussite le 26 juin avec la prise, selon des responsables, de l'université de Tikrit.
À Bagdad, M. Hague a déclaré que "la priorité doit être la formation d'un gouvernement englobant toutes les communautés après les récentes élections législatives". "Il est vital de démontrer au monde que l'Irak est uni face à la menace. C'est le meilleur moyen d'obtenir le soutien de la communauté internationale", a-t-il dit.
Poursuivant sa mission sur l'Irak, M. Kerry s'est entretenu le 26 juin à Paris avec ses pairs de Jordanie, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, pays majoritairement sunnites, de la crise irakienne et de la menace jihadiste. Il doit se rendre le 27 juin en Arabie saoudite.
Des membres des forces de sécurité irakiennes, le 17 juin dans la province d'al-Anbar. Photo : Reuters/VNA/CVN |
Depuis le 9 juin, les insurgés ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive (Nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (Nord), Diyala (Est), Kirkouk (Nord), et Al-Anbar (Ouest).
Devant le retrait de l'armée de Kirkouk et de crainte d'un assaut des insurgés, les forces kurdes ont ainsi pour la première fois pris le contrôle de cette ville disputée où s'est rendu le 26 juin le président de la région autonome du Kurdistan Massoud Barzani. Il y a assuré que les forces kurdes "feront tout pour défendre" la ville.
AFP/VNA/CVN