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Le siège d'Uber à San Francisco, en Californie, le 29 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avant la pandémie, la société basée à San Francisco prévoyait d'atteindre le Graal de la rentabilité au dernier trimestre 2020.
Puis, lourdement affectée par les mesures de confinement pour contenir la crise sanitaire, elle avait indiqué que cet objectif serait retardé de plusieurs trimestres.
Dégager un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA), "c'est une étape importante pour la rentabilité mais c'est juste une étape", a souligné Dara Khosrowshahi, le patron de l'entreprise, lors de la conférence aux analystes.
"La rentabilité est un moyen, pas une fin", a-t-il ajouté.
Le pionnier des VTC reste déficitaire pour l'instant. Il a enregistré une perte nette importante de 2,4 milliards, dont 2 milliards à cause de la réévaluation de ses parts dans la société chinoise Didi, d'après un communiqué de résultats.
Mais "ce superbe trimestre devrait mettre fin aux nombreuses questions, pas toujours injustifiées, qui nous ont été posées sur notre modèle économique. Est-ce qu'il fonctionne ? La réponse est oui", a assené le dirigeant.
Uber profite à plein des vaccinations et de la réouverture de l'économie.
Halloween
Le groupe californien a réalisé 4,8 milliards d'USD de chiffre d'affaires, en hausse de 72% par rapport à l'été 2020, marqué par la pandémie.
Les réservations brutes pour les trajets avec chauffeur (essentiellement les recettes avant déductions des taxes, péages et diverses rémunérations des conducteurs) ont bondi de 67% sur un an, à 9,9 milliards d'USD pendant le trimestre écoulé.
"Nos investissements rapides et décisifs dans les incitations au retour des chauffeurs continuent de payer. Ils reviennent sur la plateforme, ce qui améliore l'expérience des consommateurs", a assuré Dara Khosrowshahi.
"Le nombre de trajets pendant le weekend de Halloween a dépassé les niveaux (pré-pandémie) de 2019", a-t-il précisé.
Au printemps et à l'été derniers, la demande des usagers de la plateforme est revenue beaucoup plus rapidement que les conducteurs.
L'application d'Uber sur un smartphone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Peu pressés de revenir travailler par peur du COVID et confortés par le fait de recevoir des aides de l'État substantielles, la pénurie de chauffeurs a conduit à allonger les délais d'attente et des prix plus élevés pour les clients.
Certains chauffeurs s'étaient aussi exclusivement consacrés à la livraison de repas au détriment du transport de personnes.
La société a donc dépensé des dizaines de millions d'USD en bonus et primes pour les motiver à reprendre le volant.
Cinq minutes "magiques"
"Les résultats sont clairs : nous en sommes à dix semaines consécutives de croissance du nombre de chauffeurs aux États-Unis", s'est félicité Dara Khosrowshahi pendant la conférence téléphonique aux analystes.
"Le nombre de chauffeurs actifs est en hausse de 65% par rapport au mois de janvier et le temps d'attente est retombé sous le chiffre magique des cinq minutes en moyenne".
Les prix des trajets, en revanche, devraient rester élevés, portés par le coût de la main d’œuvre et l'inflation, a reconnu le patron.
Pendant la crise sanitaire, les livraisons de repas et de courses (Uber Eats et d'autres branches) sont devenues la principale manne financière de l'entreprise.
Au troisième trimestre, les réservations brutes pour cette activité ont atteint 12,8 milliards d'USD (+50% sur un an).
Dara Khosrowshahi a insisté sur la complémentarité des deux activités, tant pour les chauffeurs qui jouent sur les deux tableaux que pour les consommateurs.
"20% des premiers trajets viennent d'utilisateurs d'Uber Eats, et même 40% au Royaume-Uni, c'est assez extraordinaire", a-t-il détaillé.
Il a aussi affiché sa confiance dans la capacité de son groupe à dominer les livraisons de courses en-dehors des États-Unis.
En Amérique du Nord, Uber fait face à plus de concurrence sur ce marché que sur celui des VTC. Il a de nombreux rivaux, comme DoorDash, GrubHub, EatStreet, etc. En juillet 2020, la société a racheté l'un d'entre eux, l'application Postmates, pour 2,65 milliards d'USD.
AFP/VNA/CVN