Twitter : le doute s'invite à Wall Street sur le rachat par Musk

Elon Musk pourrait-il au final ne pas racheter Twitter? Des doutes semblent émerger à Wall Street alors que l'action de Tesla et celle du réseau social cédaient du terrain jeudi 28 avril, et que le fantasque homme d'affaires multipliait les provocations contre la plateforme et ses cadres.

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Le logo de Twitter le 26 octobre 2020, sur une tablette et sur un smartphone à Toulouse.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Tout ce qu'on a vu depuis un mois est arrivé tellement vite, et de façon tellement inattendue, que les gens se préparent à la possibilité que la transaction n'ait pas lieu", a commenté Scott Kessler, analyste chez Third Bridge, pour l'AFP.

Lundi, Twitter a accepté une offre de rachat par Elon Musk de 44 milliards d’USD, soit 54,20 USD par action. Le titre s'est approché de ce montant lundi après-midi, mais a baissé depuis. Il restait sous les 50 USD jeudi à 19h00 GMT. "Les frais en cas de rupture de l'accord ne sont que d'un milliard d’USD", a souligné Scott Galloway, un professeur de marketing de la New York University. "Elon Musk n'a pas acheté Twitter, mais une option de rachat à 44 milliards (...). Je ne pense pas qu'il va activer cette option".

L'homme le plus riche au monde a indiqué avoir sécurisé 46,5 milliards d’USD: 21 milliards issus de sa fortune personnelle et deux prêts bancaires de Morgan Stanley.

Mais "il a y encore beaucoup d'incertitudes autour de l'opération", a ajouté Scott Kessler, évoquant à demi-mot les dernières frasques du multimilliardaire.

Inquiétudes pour Tesla

Depuis lundi, il a publié de nombreux messages à l'attention de ses quelques 88 millions d'abonnés : des grandes déclarations sur la défense de la liberté d'expression -son objectif affiché-, des idées pour améliorer la plateforme, des plaisanteries ("Je vais ensuite racheter Coca-Cola et remettre la cocaïne dedans"), mais aussi des critiques et moqueries ciblant des hauts responsables actuels de Twitter.

Elon Musk dans sa nouvelle usine Tesla près de Berlin, le 22 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a notamment appuyé un tweet désobligeant à l'égard de Vijaya Gadde, la juriste considérée comme l'autorité morale du réseau social, et ensuite publié un meme (image parodique) pour se moquer de la politique de modération des contenus et de la responsable.

Or, l'accord de rachat signé par Elon Musk l'autorise expressément à tweeter sur l'opération, mais avec cette restriction : "à condition que les tweets en questions ne dénigrent pas l'entreprise ou ses représentants".

Autre sujet d'inquiétude pour le marché : l'action de Tesla, le fleuron de l'ambitieux patron, a perdu plus de 13% depuis vendredi 29 avril.

Cette chute est causée notamment par la possibilité qu'Elon Musk ne vende des parts pour financer son nouveau projet.

"Une partie importante des actions Tesla de Musk vont être réservées/utilisées comme garantie pour la transaction", a expliqué l'analyste Dan Ives de Wedbush, dans une note, "ce qui n'est pas idéal pour les investisseurs de Tesla".

Ils s'inquiètent aussi que le patron de SpaceX, Neuralink et d'autres sociétés, "distrait" par sa nouvelle aventure, ne s'occupe moins du groupe automobile, a noté l'expert.

Endettement et rentabilité

En finançant une part importante de l'acquisition par des prêts bancaires, Elon Musk va en outre accroître le niveau d'endettement de Twitter, société qui ne brille pas par sa rentabilité.

Jeudi 28 avril, elle a publié un chiffre d'affaires de 1,20 milliard d’USD, un peu en-dessous des attentes pour le premier trimestre. Son bénéfice net est ressorti à 513 millions d’USD.

Le réseau des gazouillis a en revanche vu son nombre d'utilisateurs actifs grimper à 229 millions (6,5% de plus qu'en fin d'année), mieux que les 226 millions anticipés.

Il pourrait s'agir de l'une des dernières publications de résultats pour le groupe, car Elon Musk compte retirer la plateforme de la Bourse new-yorkaise s'il parvient à ses fins.

L'entreprise californienne a fait savoir dans son communiqué qu'elle anticipait une finalisation de la transaction d'ici fin 2022, si elle satisfait les conditions réglementaires et est approuvée par les actionnaires.

"Nous estimons que les résultats ainsi que les difficultés actuelles rencontrées par l'industrie publicitaire confortent la décision du conseil d'administration d'accepter l'offre de M. Musk, car nous voyons peu de raisons de penser que Twitter pourrait générer plus de valeur pour ses actionnaires en restant en Bourse", a commenté Angelo Zino, de CFRA.

Mais Elon Musk a aussi affirmé qu'en rachetant la "place publique", il ne cherchait "pas à faire de l'argent".


AFP/VNA/CVN

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