>>TotalEnergies dit arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes d'ici à fin 2022
>>TotalEnergies et CNOOC ont conclu un mégaprojet d'investissement de 10 milliards d’USD
>>Énergie: Total signe plusieurs accords avec la Libye
Le logo de TotalEnergies, le 28 mai 2021, à La Défense, près de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le projet de gaz liquéfié est rendu incertain par les sanctions prises contre la Russie depuis son conflit de l'Ukraine, a expliqué TotalEnergies. Les "nouvelles interdictions font peser des risques supplémentaires sur la capacité d'exécution du projet Arctic LNG 2. En conséquence, TotalEnergies a décidé de provisionner au 31 mars un montant de 4,1 milliards d'USD concernant notamment Arctic LNG 2", indique le groupe dans un communiqué, signalant là "le début d'un repli", selon un porte-parole.
Le géant français des hydrocarbures avait déjà décidé le 22 mars de ne plus enregistrer de réserves prouvées au titre d'Arctic LNG 2 et de ne plus apporter de capital au projet, "compte tenu des incertitudes que font peser les sanctions technologiques et financières sur la capacité à réaliser le projet en cours de construction".
Mais depuis cette date, le 8 avril, "de nouvelles sanctions ont effectivement été adoptées par les autorités européennes, interdisant notamment l’exportation depuis le territoire de l’Union européenne de biens et technologies destinés à la liquéfaction du gaz naturel au profit d’une société russe", constate le groupe mercredi 27 avril. "TotalEnergies tire les conséquences de ce qui se passe. Cette provision de 4 milliards d’USD montre que TotalEnergies a commencé à tourner la page", indique le porte-parole. Ce gigantesque site de production Arctic LNG 2, dont l'entreprise détient 10%, devait réaliser sa première livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis la Sibérie en 2023.
Pays stratégique
TotalEnergies avait déjà pris quelques distances avec la Russie, pays stratégique pour lui, en annonçant en mars renoncer à tout achat de pétrole, gazole et produits pétroliers russes au plus tard à la fin de l'année. Il avait aussi annoncé qu'il n'apporterait plus de capital à de nouveaux projets là-bas. Il ne s'est pour autant pas retiré de ce pays dans lequel il est implanté depuis le début des années 1990, et où il produit 16,6% de ses hydrocarbures, et même 30% pour le gaz seul.
Le groupe est actionnaire à 19,4% du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20% dans le champ gazier Yamal LNG, un projet lancé fin 2017 dans l'extrême-Nord russe et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de GNL en 2020.
Pour lui, il serait contre-productif d'abandonner ces participations, avait-il précédemment expliqué, faute de trouver un acheteur non russe pour les racheter dans le contexte actuel. "Abandonner ces participations sans contrepartie financière contribuerait donc à enrichir des investisseurs russes en contradiction avec l’objet même des sanctions", avait expliqué l'entreprise en mars. "Me retirer, c'est donner (...) 13 milliards à des Russes, pour zéro car personne ne peut acheter" les usines dans lesquelles le groupe a investi, avait à l'époque déclaré son PDG, Patrick Pouyanné.
AFP/VNA/CVN