Le yen au plus bas depuis 20 ans face au dollar, l'euro fléchit aussi

Le dollar était roi jeudi 28 avril, alors que le yen a atteint un nouveau plus bas en 20 ans et que l'euro fléchissait encore face à un billet vert tenant son rôle de valeur refuge dans un marché bousculé par la reprise du COVID-19 en Chine et par l'Ukraine.

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Billets de 10.000 yens japonais.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vers 18h40 GMT, le yen plongeait de 1,83% à 130,83 yens, ayant franchi le seuil de 130 yens pour un dollar pour la première fois depuis avril 2002.

L'euro cédait pour sa part 0,45% à 1,0509 USD, après avoir reculé sous le seuil de 1,05 USD, une première depuis début 2017. "On assiste à un sacré parcours pour le yen", en repli de 12% par rapport au billet vert depuis le début de l'année et de 5% pour le seul mois d'avril, indiquait Shaun Osborne de Scotiabank.

"La Banque du Japon s'en tient à sa politique monétaire ultra-accommodante après sa réunion jeudi 28 avril et ils ont ajusté leurs achats de bons pour s'assurer que les rendements vont rester à 0,25% au maximum", a expliqué l'analyste du marché des changes.

"Cela a donné le feu vert au marché pour vendre encore plus le yen", a résumé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

En outre, la banque centrale japonaise a réitéré sa promesse de continuer à acheter ces actifs quotidiennement de manière illimitée. "Et le gouverneur de la BoJ n'a pas exprimé d'inquiétude quant à la faiblesse du yen, donc entre la politique monétaire ultra-souple et l'absence de préoccupation sur le niveau de la monnaie, c'est une combinaison très négative" pour la devise japonaise, a ajouté M. Osborne.

Du côté de la Banque centrale européenne, une première hausse des taux est possible dès cet été, a affirmé la présidente de l'institut monétaire Christine Lagarde.

Mais, dans le même temps, les acteurs du marché s'attendent à un embargo européen sur le pétrole russe, "ce qui sera dommageable pour la croissance européenne" et donc l'euro, a tempéré l'analyste de Scotiabank.

Le risque que cause un possible arrêt des livraisons de gaz russe à l'Union européenne pèse sur l'appétit pour la monnaie unique. "La réponse des dirigeants européens à la demande russe de paiements en rouble de son gaz dictera probablement si l'euro atteint la parité avec le dollar dans les prochaines semaines", estime Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

"C'est difficile d'exclure qu'on parvienne à la parité dans les semaines qui viennent" notamment s'il y a une expansion du conflit en Ukraine, notait encore Shaun Osborne.

"La parité ce n'est qu'un chiffre, mais psychologiquement du point de vue européen, c'est aussi une question de prestige", a-t-il ajouté.

"Le risque géopolitique autour de la Russie et de l'Ukraine, ainsi que les inquiétudes sur les confinements en Chine poussent les investisseurs vers le dollar, valeur refuge", commentent pour leur part les analystes de OFX.


AFP/VNA/CVN

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