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La chancelière allemande Angela Merkel, le 15 avril 2016 à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président du Conseil européen Donald Tusk, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et Mme Merkel sont attendus l'après-midi du 23 avril à Gaziantep (Sud de la Turquie), près de la frontière syrienne, où ils doivent visiter un camp de réfugiés et rencontrer le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
Cette visite intervient trois semaines après l'entrée en vigueur d'un accord controversé entre Bruxelles et Ankara visant à dissuader les passages clandestins en Europe, confrontée à sa pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
La Turquie s'est engagée à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit en outre que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places.
En contrepartie, les Européens ont accepté de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs, mais en soulignant qu'ils ne transigeraient pas sur les critères à remplir.
Les dirigeants turcs ont fait monter les enchères cette semaine, estimant n'être plus tenus de respecter l'accord si les Européens ne tenaient pas leur promesse d'exempter les Turcs de visa d'ici fin juin.
"L'Union européenne a plus besoin de la Turquie" que l'inverse, a prévenu le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le déplacement du 22 avril "arrive à un moment critique dans l'application de l'accord", analyse Sinan Ülgen, de la fondation Carnegie Europe, soulignant que nombre de pays européens restent opposés à la libéralisation des visas pour les Turcs.
Entre les pressions d'Ankara pour obtenir des garanties et des ONG de défense des droits de l'Homme pour ne pas brader les valeurs européennes, "ça va être un exercice d'équilibriste délicat", résume Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'UE à Ankara.
AFP/VNA/CVN