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Les camions d'aide humanitaire du Croissant-Rouge syrien arrivent à Saqba, le 19 avril 2016. |
La trêve initiée par les États-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février, semble elle aussi menacée après des violations tant par le régime du président Bachar al-Assad, que par les rebelles dans le pays ravagé par plus de cinq ans de guerre.
L'évacuation qui a débuté le 20 avril "concerne les gens blessés ou malades de quatre villes assiégées", a indiqué une source de l'ONU à Damas. À New York, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé que des membres des familles des blessés et malades faisaient également partie des 500 personnes évacuées.
Le premier bus, qui comptait 15 jeunes gens et dix personnes âgées, a quitté la localité rebelle de Zabadani à l'ouest de Damas. D'après une source militaire, 225 autres personnes seront évacuées de la ville rebelle voisine de Madaya. Plusieurs personnes sont mortes de faim à Madaya qui a été le symbole des souffrances endurées par la population depuis le début de la guerre en 2011.
Un autre bus a évacué des blessés et leurs familles des localités chiites de Foua et Kafraya encerclées depuis des mois par les rebelles dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), selon une source de sécurité.
"L'ONU demande à toutes les parties, et particulièrement aux autorités syriennes, de permettre aux convois transportant des équipements médicaux d'accéder aux régions assiégées", a insisté M. Dujarric.
Négociations incertaines
Du côté de la diplomatie, les discussions intersyriennes indirectes à Genève sous l'égide de l'ONU, qui doivent en principe trouver un règlement à une guerre qui a fait plus de 270.000 morts, battent de l'aile avec le départ de la majorité des négociateurs des principaux groupes de l'opposition réunis au sein du Haut comité des négociations (HCN).
Ils ont jugé "inacceptable" de continuer de discuter avec Damas qu'ils accusent de massacrer des civils. Le HCN a toutefois laissé sur place une équipe "technique" qui poursuivra les pourparlers depuis son hôtel.
Pour le chef de la délégation de Damas, Bachar al-Jaafari, ce départ est une bonne chose. "En partant, ils ont peut-être levé le principal obstacle" aux pourparlers, a-t-il affirmé. Ce qui a fait bondir Washington.
"Nous ne pensons pas que la réponse réside dans le départ de l'opposition de ces discussions. Tout au contraire (...) Nous voulons que toutes les parties participent activement à ces pourparlers", a réagi le porte-parole du département d'État John Kirby.
L'opposition syrienne insiste pour la constitution d'un "organe gouvernemental de transition" doté de pouvoirs exécutifs et dont serait exclu M. Assad, une ligne rouge pour le régime.
Mais pour M. Jaafari, la solution politique doit reposer sur un "gouvernement d'union nationale élargi". Concernant la composition d'un tel gouvernement, il a indiqué qu'il devrait être ouvert à "des membres qui rejettent le terrorisme" et des représentants de l'"opposition nationale qui ne travaillent pas pour le compte de puissances étrangères".
AFP/VNA/CVN