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>>À Tokyo, l'adieu au mythique marché au poisson de Tsukiji
Dernier nettoyage au marché aux poissons de Tsukiji, à Tokyo, le 7 octobre au lendemain de sa fermeture. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Des balances entassées ici et là, une caisse enregistreuse hors d'âge laissée dans un coin, une charrette à bras en bois rafistolée pour transporter les énormes thons abandonnée en chemin, voilà ce que l'on y voit désormais et qu'on voudrait presque emporter pour créer un musée.
Tout cela a beaucoup de valeur au yeux des amoureux de ce lieu mythique mais va être détruit, en même temps que les échoppes dites "du marché intérieur" et les différents stands des poissonniers des espaces de vente en gros.
À voir ces objets, enseignes, petites guérites dans lesquelles les poissonniers faisaient leurs comptes ou encore les lampes à abat-jour accrochées à des poutres, on se croirait revenu quelque part dans les années d'après-guerre, dans l'ère Showa, celle de l'empereur Hirohito, mort en 1989.
"Il y avait une âme particulière à Tsukiji, l'âme du Japon", regrette Masako Nii, une militante qui se bat pour que ce lieu unique soit préservé.
Tsukiji, où l'on trouvait 480 sortes de poissons, 270 variétés de primeurs était surnommé "la cuisine du Japon". C'était un lieu où l'on broyait la glace, où arrivaient des conduites d'eau de mer, où même si les poissons étaient morts on gardait leurs cellules vivantes grâce à un savoir-faire multiséculaire, un lieu de vie où se précipitaient chaque matin pas moins de 19.000 véhicules et 42.000 personnes. À présent, il n'y a plus personne.
AFP/VNA/CVN