>>Tempête : chaos dans les transports et six morts dans le Nord de l'Europe
>>Accident de train en Égypte : six secouristes sanctionnés pour des selfies
Des gendarmes inspectent la voie ferrée à Péré dans les Hautes-Pyrénées, le 10 octobre. |
Selon le service départemental des secours des Hautes-Pyrénées, les deux blessés sont "en urgence absolue", l'un a été héliporté vers l'hôpital de Purpan à Toulouse, le second a été transporté au centre hospitalier de Tarbes.
L'accident s'est produit vers 4h00 du matin alors que des personnels d'une entreprise privée réalisaient des travaux de maintenance sur la voie, a indiqué la SNCF, précisant que la circulation ferroviaire est interrompue dans ce secteur.
L'alerte a été donnée dix minutes plus tard et les secours ont été immédiatement déployés sur la commune de Péré, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tarbes.
Le procureur de Tarbes, Pierre Aurignac, envisage d'ouvrir rapidement une information judiciaire pour "homicide involontaire", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Un véhicule, qui se trouvait apparemment en amont, sur la rampe de Capvern, n'a semble-t-il pas pu garder le contrôle en raison d'une défaillance du système de freinage, et est venu percuter un véhicule qui se trouvait en aval", a déclaré M. Aurignac.
Le procureur a souligné que l'enquête devrait déterminer "les responsabilités juridiques, savoir si toutes les conditions de sécurité ont bien été respectées" tandis qu'une expertise précisera "ce qui mécaniquement a pu occasionner cet accident".
Pierre Aurignac a encore indiqué que des auditions étaient en cours sur place auprès des personnes présentes aux moment de l'accident, affirmant que des "des moyens de levage spécifiques (devaient) récupérer les deux véhicules qui feront l'objet d'expertises".
"Stupeur et tristesse"
La direction déléguée toulousaine d'Engie Ineo SCLE Ferroviaire a pour sa part indiqué à l'AFP qu'"un engin ferroviaire de type Elan aurait glissé sur une rampe très pentue, sur un chantier de rénovation complète de la ligne SNCF entre Tarbes et Montréjeau, et aurait percuté un engin ferroviaire plus bas".
Elle a précisé qu'un de ses salariés âgé de 55 ans avait trouvé la mort et un autre avait été légèrement blessé. Cette entreprise est spécialisée en électrification et signalisation ferroviaire et travaille majoritairement pour la SNCF.
Aucune information n'était disponible en milieu de journée sur la seconde personne décédée. Les deux personnes grièvement blessées travaillent pour une filiale du groupe Colas, a précisé cette entreprise sans plus de précision.
L'enquête a été confiée aux brigades de recherche de la gendarmerie de Lannemezan et de Bagnères-de-Bigorre.
La Fédération CGT des Cheminots a exprimé "sa stupeur et sa tristesse" suite à cet "accident grave sur un chantier de la SNCF effectué par des salariés d'une entreprise sous-traitante".
"Sans présager des circonstances exactes de l'accident et des conclusions de l'enquête", la Fédération CGT des cheminots "rappelle que le milieu ferroviaire est dangereux".
"C'est pourquoi l'application de règles strictes, une formation professionnelle initiale et continue de haut niveau, une stabilité et une continuité dans les collectifs de travail et de bonnes conditions de travail sont indispensables pour assurer la sécurité des personnels et des usagers", selon le communiqué de la CGT.
La préfecture des Hautes-Pyrénées a mis en place sur les lieux de l'accident une cellule psychologique à destination des familles des victimes et des personnes présentes sur le chantier.