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Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, le 16 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vantant une approche "brillante d'un point de vue stratégique", le milliardaire républicain a balayé un à un tous les arguments de ses nombreux détracteurs sur ce dossier, y compris au sein de son propre camp.
Quelques heures avant le départ du vice-président Mike Pence pour Ankara, où il espère convaincre les Turcs de mettre fin à leur invasion dans le Nord de la Syrie visant les Kurdes, le président a pris ses distances avec le conflit en cours.
"Si la Turquie pénètre en Syrie, c'est une affaire entre la Turquie et la Syrie, ce n'est pas une affaire entre la Turquie et les États-Unis comme beaucoup de gens stupides voudraient vous le faire croire", a-t-il lancé.
Un réunion organisée peu après avec les leaders démocrates à la Maison Blanche a donné lieu à un vif affrontement, Donald Trump qualifiant Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, de "politicienne de bas étage".
"Nous avons vu le président craquer, c'est triste à dire", a relaté cette dernière après la rencontre au cours de laquelle il a, selon les démocrates, vanté sa lettre "agressive" à M. Erdogan.
Le courrier en question, qui a fuité peu après, a suscité la stupeur à Washington.
La lettre envoyée le 9 octobre par Donald Trump au président turc Recep Tayyip Erdogan. |
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"Trouvons un bon accord", suggère M. Trump dans cette missive dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP. Datée du 9 octobre, elle a été adressée au président turc le jour où il a lancé ses troupes à l'assaut des Kurdes dans le Nord de la Syrie.
"Vous ne souhaitez pas être responsable du massacre de milliers de personnes, et je ne veux pas être responsable de la destruction de l'économie turque - ce que je ferais (si nécessaire)", écrit le président américain.
"L'Histoire vous jugera d'un œil favorable si vous agissez de façon juste et humaine. Elle vous considérera à jamais comme le diable si les choses se passent mal", met en garde M. Trump, sans autre précision.
"Ne jouez pas au dur ! Ne faites pas l'idiot !", conclut le locataire de la Maison Blanche. "Je vous téléphonerai plus tard".
"C'est ce que l'Amérique veut"
En se retirant abruptement de Syrie, Washington ne risque-t-il pas de laisser Moscou devenir un acteur encore plus omniprésent en Syrie? "Si la Russie aide à protéger les Kurdes, c'est une bonne chose, pas une mauvaise chose", a répondu M. Trump lors d'une conférence de presse.
L'influent sénateur républicain Lindsey Graham estime qu'il est en train de faire "la plus grande erreur de sa présidence ?". "Lindsey devrait se concentrer sur les démocrates-qui-ne-font-rien", a-t-il rétorqué, appelant l'élu avec lequel il joue régulièrement au golf à consacrer plus de temps à ses électeurs de Caroline du Sud qu'à la géopolitique du Moyen-Orient.
"Nous n'avons pas besoin d'être engagés dans des guerres sans fin, nous ramenons nos soldats", a-t-il martelé. "J'ai gagné l'élection sur cette base. Que ce soit bien ou mal, c'est comme ça !". "Je suis prêt à parier - c'est mon instinct politique qui me le dit - que c'est ce que l'Amérique veut".
Un argument revient en boucle depuis quelques jours dans la bouche du 45e président américain : il est temps que d'autres pays - amis ou ennemis - prennent le relais dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI).
"Tout le monde déteste l'EI", martèle-t-il. "Pourquoi protéger la Syrie, qui n'est pas un pays ami ? Pourquoi protéger leur territoire ?". À ceux soulignant que les États-Unis ont une responsabilité particulière envers les Kurdes, qui se sont battus à leur côté contre les jihadistes de l'EI, le locataire de la Maison Blanche rétorque qu'il ne faut pas trop s'inquiéter, et ne pas les idéaliser.
Les Kurdes "ne sont pas des anges"
"Ce ne sont pas des anges, ce ne sont pas des anges", a-t-il lancé. "Les Kurdes savent se battre", a-t-il ajouté, affirmant même qu'ils étaient "plus en sécurité aujourd'hui".
Puis, dans une sortie surprenante de la part d'un président américain, mais qui sera douce aux oreilles de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, il a affirmé que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une sanglante guérilla contre la Turquie depuis plusieurs décennies, était "probablement" une plus grande "menace terroriste" que l'EI.
Revendiquant haut et fort son choix de retrait des troupes, M. Trump a estimé cependant qu'il n'avait en rien donné à M. Erdogan son accord pour son offensive militaire dans le Nord de la Syrie contre une milice kurde, qui se considère comme la branche syrienne du PKK.
"Je ne lui ai pas donné de feu vert. Quand vous dites ça, c'est très trompeur", affirme-t-il, sans cependant élaborer. "C'était l'inverse d'un feu vert. D'abord, nous n'avions quasiment pas de soldats là-bas. Ils étaient partis pour la plupart".
AFP/VNA/CVN