Macron et Merkel réunis à Toulouse pour resserrer le couple franco-allemand

Emmanuel Macron, Angela Merkel et leurs gouvernements sont arrivés mercredi 16 octobre à la mi-journée à Toulouse pour afficher l’entente franco-allemande à la veille d’un sommet européen lourd en enjeux, dans un contexte international explosif.

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Le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel à l'Élysée, le 13 octobre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président français et la chancelière allemande se sont retrouvés peu avant 12h30 à l’aéroport de Toulouse, d’où ils ont rejoint le siège d’Airbus pour visiter la chaîne de montage de l’A350.

Ils devaient ensuite échanger avec des salariés français et allemands du constructeur aéronautique, qui symbolise depuis des décennies le succès de la coopération industrielle en Europe.

Puis les deux dirigeants déjeuneront avec des lycéens et des apprentis ayant bénéficié de l’action Avion Campus des métiers, dans l’habitacle d’un modèle Airbus grandeur nature.

Le conseil des ministres doit se réunir en milieu d’après-midi à la préfecture dans le centre de Toulouse, où toute manifestation a été interdite. Un rassemblement syndical devait toutefois se tenir à la mi-journée à la limite de la zone rouge.

Cette réunion diplomatique se tient dans un contexte de tensions internationales, avec les efforts de dernière heure pour conclure un accord sur le Brexit et une semaine après le début de l’offensive turque contre les Kurdes en Syrie.

Paris et Berlin ont tous deux vivement condamné la décision du président turc Recep Tayyip Erdogan, mais les Européens semblent impuissants à peser face aux acteurs du conflit syrien.

Après avoir dîné ensemble dimanche 13 octobre à l’Élysée, Angela Merkel et Emmanuel Macron vont chercher à aligner leurs positions sur les nombreux sujets au menu du sommet européen de jeudi 17 et vendredi 18 octobre : la politique industrielle, la défense, mais aussi les dernières négociations du Brexit, la position de l’UE contre l’attaque turque en Syrie ou encore la réponse à opposer à Google qui refuse de rémunérer les médias au mépris de la nouvelle directive européenne.

Le drapeau européen et l’Union Jack flottent à Bruxelles le 11 octobre.
Le drapeau européen et l’Union Jack flottent à Bruxelles le 11 octobre.

Lors d’un Conseil de défense, ils essaieront notamment d’élaborer des règles communes sur les exportations d’armes, malgré leurs divisions. Contrairement à Paris, Berlin a stoppé ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018.

"À l’épreuve" 

Sur le plan politique, l’ambition est d’assurer à la future présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le soutien d’une majorité solide au Parlement européen.

Car l’Élysée s’inquiète depuis le rejet par les eurodéputés de leur candidate à la Commission, Sylvie Goulard, pour des raisons éthiques, qui intervient après la faible majorité accordée à Mme von der Leyen en juillet.

Une vingtaine de ministres des deux pays, dont ceux des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Économie, seront présents autour de la table du premier conseil des ministres franco-allemand depuis la signature en janvier du Traité d’Aix-la-Chapelle, destiné à renforcer les liens bilatéraux.

Après une conférence de presse commune, prévue à 18h15, Ursula von der Leyen rejoindra Angela Merkel et Emmanuel Macron pour un dîner avec la Table ronde des industriels européens, club libéral de regroupant 50 grandes entreprises.

Le couple franco-allemand "est souvent mis à l’épreuve" mais, à la fin des fins, il "avance toujours sur les sujets essentiels", affirme l’Elysée. En soulignant que cette relation repose, pour Paris, sur trois piliers : "ne jamais cacher les désaccords", reconnaître qu’il "n’y a aucune alternative en Europe" et "ne pas s’enfermer dans une relation exclusive, en travaillant avec d’autres".

Quelques heures plus tard, Emmanuel Macron rejoindra Bruxelles jeudi 17 octobre en fin de matinée pour participer pour la première fois à la réunion pré-sommet de Renew Europe, qui regroupe les formations centristes dont La République en Marche (LREM), depuis les élections européennes.

Devenue la troisième force au Parlement, Renew Europe doit trouver des terrains d’entente avec les deux groupes traditionnellement centraux : les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et les socialistes.

Les élus français de Renew Europe avaient accusé la semaine dernière le chef du groupe PPE, l’Allemand Manfred Weber, d’être à l’origine de l’échec de Sylvie Goulard, dénonçant une "attitude revancharde". La candidature de M. Weber à la présidence de la Commission avait été refusée par Paris.

L’Élysée a indiqué qu’Emmanuel Macron ne proposerait de nouveau candidat pour remplacer Sylvie Goulard qu’après le sommet européen, une fois résolue "l’instabilité politique" au Parlement européen.

AFP/VNA/CVN

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