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Le président américain Donald Trump fait une déclaration sur des taxes imposées sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, le 1er mars à la Maison Blanche, à Washington. |
"Nous avons de grands déficits avec le Mexique et le Canada. L'Aléna, qui est en cours de renégociation en ce moment même, a été un mauvais accord pour les États-Unis (...) Les taxes sur l'acier et l'aluminium seront retirées uniquement si un nouvel accord juste de l'Aléna est signé", a écrit le président américain sur Twitter.
Interrogé sur ces nouvelles déclarations, M. Trump s'est défendu de faire "marche arrière".
"Si nous ne trouvons pas d'accord, je mettrai fin à l'Aléna", a-t-il dit. "Mais si nous trouvons un accord qui est juste pour les travailleurs et le peuple américain, je pourrais imaginer que cela soit un des points que nous négocierons".
Cette nouvelle prise de position intervient avant même que les taxes sur l'aluminium et l'acier ne soient promulguées.
Jeudi 1er mars, le président américain avait annoncé son intention d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, précisant qu'ils seraient promulgués cette semaine.
Ce week-end, le ministre du Commerce, Wilbur Ross, et le conseiller du président pour le Commerce, Peter Navarro, ont déclaré qu'ils ne s'attendaient pas à ce que des pays soient exemptés de ces taxes comme cela avait été le cas en 2002 pour le Canada et le Mexique, lorsque George W. Bush avait également décidé de taxes sur l'acier.
Peter Navarro a toutefois évoqué la possibilité d'exemptions pour "des cas particuliers", en d'autres termes certaines entreprises ou produits, en indiquant que la décision devrait être officialisée cette semaine ou en début de semaine prochaine.
Les dernières déclarations du président américain interviennent alors que la 7e session de renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) s'achève lundi 5 mars à Mexico en présence du représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, et de ses homologues mexicain et canadien.
Excédent avec le Canada
Importations américaines d'acier. |
Donald Trump, qui a imposé la renégociation de l'Aléna en vigueur depuis 1994, a maintes fois menacé de se retirer purement et simplement de cet accord, qu'il juge responsable de pertes d'emplois aux États-Unis et de délocalisations de nombreuses entreprises américaines au Mexique, en particulier du secteur automobile.
Si cet accord coïncide en effet avec un colossal déficit commercial avec le Mexique (quelque 63 milliards de dollars en 2016 et plus de 52 milliards de dollars pour les trois premiers trimestres 2017), la situation avec le Canada, son premier partenaire commercial, est radicalement différente.
"Le Canada doit bien mieux traiter nos agriculteurs. Très restrictif", a pourtant martelé lundi 5 mars Donald Trump, qui s'en est souvent pris à son voisin du nord, notamment sur sa production de lait.
S'agissant de l'acier, les États-Unis sont les plus gros importateurs d'acier au monde et le Canada est leur principal fournisseur (16% des importations) devant le Brésil (13%) et la Corée du Sud (10%).
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait, dès jeud 1er mars , jugé qu'une taxation des importations d'acier canadien "serait inacceptable", soulignant que "les États-Unis ont un surplus de 2 milliards de dollars avec le Canada dans le secteur de l'acier".
La balance commerciale est globalement équilibrée entre les États-Unis et le Canada, a maintes fois souligné la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
En 2016, les États-Unis avaient même un excédent commercial de 8 milliards de dollars avec Ottawa. De janvier à septembre 2017, celui-ci est de l'ordre de 3 milliards.
Représailles européennes
Lundi 5 mars l'imminence de la promulgation des taxes sur l'acier continuait de faire des remous aux États-Unis comme sur la scène internationale.
La porte-parole du républicain Paul Ryan, président de la Chambre américaine des représentants, a exprimé sa "grande inquiétude des conséquences d'une guerre commerciale", exhortant la Maison Blanche "à ne pas mettre son plan à exécution".
Alors que l'Union européenne prépare ses représailles, l'Allemagne a estimé que les États-Unis faisaient "fausse route" en misant sur "le repli sur soi et le protectionnisme".
"Nous ne voulons absolument pas de quelque chose s'approchant d'une guerre commerciale" qui ne serait "dans l'intérêt de personne", a déclaré Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière, Angela Merkel.
Le président français, Emmanuel Macron, a de son côté déclaré que si les taxes étaient confirmées sur l'acier et l'aluminium, l'UE devrait y répondre "rapidement et de manière proportionnée".
La Première ministre britannique, Theresa May, avait, elle, exprimé dimanche à Donald Trump "sa profonde préoccupation" face à ces mesures protectionnistes.
AFP/VNA/CVN