Attentats de Bruxelles
Trois kamikazes identifiés, le pays en deuil

Trois kamikazes des attentats de Bruxelles, tous liés aux attentats de Paris, ont été identifiés mercredi 23 mars alors que les Belges rendaient un émouvant hommage aux victimes des attaques les plus sanglantes que leur pays ait jamais connues.

>>Les frères El Bakraoui identifiés, un 3e suspect toujours en fuite

Hommage aux victimes des attentats de Bruxelles, le 23 mars à Zaventem en Belgique.

Symbole de l'émotion suscitée par ces attaques revendiqués par l'État islamique, qui ont frappé mardi matin 22 mars l'aéroport international puis une station de métro du quartier européen, la place de la Bourse, dans le centre, transformée en mémorial aux victimes, était envahie de messages à la craie, de drapeaux, de bougies et de fleurs.

Des milliers de Bruxellois ont observé une minute de silence à la mi-journée en hommage aux 31 morts et 270 blessés, selon un bilan toujours provisoire.

"Nous sommes plus forts que les terroristes. Nous voulons montrer à tout le monde qu'il y a de l'espoir", a témoigné Mila Letombe, lycéenne de 15 ans.

Dans la soirée, des centaines ont participé, une bougie à la main, à une marche devant l'aéroport.

Attentats de Bruxelles : les kamikazes et suspects recherchés.
Photo : AFP/VNA/CVN

À la mi-journée, le procureur fédéral belge avait identifié les deux premiers kamikazes comme étant les frères Ibrahim et Khalid Bakraoui.

Ils se sont fait exploser mardi 22 mars à une heure d'intervalle : le premier à l'aéroport juste avant 08h00 (07h00 GMT), le second à la station de métro de Maelbeek, selon le procureur Frédéric Van Leeuw.

Le troisième kamikaze a été identifié comme étant Najim Laarchaoui, ont indiqué des sources policières, confirmant des informations du journal flamand De Standaard.

Laarchaoui était recherché depuis que son ADN avait été retrouvé dans plusieurs habitations louées par les commandos des attentats de Paris (130 morts). Ainsi que sur du matériel explosif utilisé lors de ces attaques le 13 novembre.

Un quatrième homme - qui figurait avec Ibrahim El Bakraoui et Laarchaoui sur une photo de vidéo-surveillance en train de pousser des bagages à l'aéroport - était en fuite et activement recherché. Il n'a pas été identifié par les enquêteurs.

"Son sac contenait la charge la plus importante". Elle a explosé plus tard que prévu "après l'arrivée du service de déminage", permettant probablement d'éviter un bilan plus lourd.

Le "testament" d'Ibrahim

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l'un des kamikazes avait été arrêté en juin près de la frontière syrienne avant d'être expulsé vers la Belgique, prévenue du risque terroriste qu'il représentait. Un haut responsable turc a précisé qu"il s'agissait d'Ibrahim El Bakraoui.

Ces déclarations risquent d'alimenter la polémique sur la responsabilité des services de sécurité dans ces nouveaux attentats, survenus malgré une pression policière très forte sur les réseaux jihadistes depuis les attentats de Paris.

Elles devraient aussi nourrir le débat des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice, convoqués à une réunion extraordinaire jeudi à Bruxelles.

Elles pourraient aussi être difficiles à entendre pour les familles des victimes, déjà soumis à une longue attente en raison de la difficulté à identifier des corps parfois déchiquetés par les explosions.

Hommage aux victimes des attentats, le 23 mars à Bruxelles
Photo : AFP/VNA/CVN

Liés aux commandos de Paris, les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, respectivement 29 et 27 ans, ont un passé de criminels endurcis. Mais, selon le procureur, l'aîné a laissé un "testament" qui donne l'impression d'un fugitif aux abois juste avant de passer à l'acte.

Khalid aurait loué sous un faux nom une planque à Charleroi d'où sont partis une partie des commandos du 13 novembre, et un appartement de la commune bruxelloise de Forest, où une perquisition le 15 mars avait permis de retrouver la trace de Salah Abdeslam. Ce dernier, suspect-clé des attentats de Paris, a été capturé vendredi dans sa commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale.

Selon les informations données par le procureur, Ibrahim et les deux autres assaillants de l'aéroport ont préparé leur attentat depuis un appartement de Schaerbeek, une autre commune de Bruxelles.

Outre un drapeau de l'EI, la fouille de cet appartement - dont l'adresse avait été communiquée à la police par le chauffeur de taxi qui a emmené les trois hommes à l'aéroport - a permis de retrouver un véritable atelier de fabrication de bombes : "15 kilos d'explosifs de type TATP, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée, des détonateurs et une valise remplie de clous et de vis", selon le procureur.

Dans une poubelle de la rue où se trouvait cette planque, les enquêteurs ont retrouvé un ordinateur contenant un message "testament" d'Ibrahim El Bakraoui.

Plus de 40 nationalités parmi les victimes

En attendant un bilan définitif, le gouvernement belge a indiqué que "probablement plus de 40 nationalités" figuraient parmi les victimes.

Une femme en pleurs à l'entrée de la station de métro de Maalbeek le 23 mars à Bruxelles.

Une Péruvienne, une Marocaine et un étudiant belge sont décédés, tandis que dix Français, deux Britanniques et trois Américains ont été blessés.

Tandis que mercredi 23 mars marquait le deuxième de trois jours de deuil national, le couple royal, Philippe et Mathilde, a participé à la minute de silence aux côtés du Premier ministre Charles Michel au coeur du quartier européen, sous les applaudissements.

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a déposé une gerbe à la station de Maelbeek. Il s'est efforcé d'apaiser la polémique sur l'efficacité des enquêteurs belges, assurant "n'avoir jamais ressenti la moindre naïveté et le moindre angélisme de nos amis belges".

Le secrétaire d'État américain John Kerry était attendu vendredi dans la capitale belge pour "exprimer formellement les condoléances" de son pays.

La Pologne en revanche a invoqué ces attentats pour annoncer son refus d'accueillir le moindre migrant. Onze stations du métro bruxellois - sur une soixantaine - ont rouvert mercredi sous surveillance militaire, avec des fouilles systématiques, mais étaient beaucoup moins fréquentées que d'habitude.

"Je prends le métro (...) je ne vais pas abandonner mon mode de vie pour un connard qui se fait exploser", déclarait un jeune employé prénommé Vasco. "Dans le train, il y avait des gens qui blaguaient sur ce qui s'est passé hier. C'est le surréalisme belge, ça ne mourra pas", sourit-il. L'aéroport de la capitale devait rester fermé encore au moins jusqu'à vendredi 25 mars compris.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top