Trêve en Syrie : progrès "visibles", nette baisse du nombre de civils tués

L'ONU a évoqué jeudi 3 mars des "progrès visibles" depuis l'entrée en vigueur le 27 février du cessez-le-feu en Syrie, se traduisant notamment par une nette baisse du nombre de civils tués.

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L'envoyé de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, le 3 mars à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

La guerre qui dure depuis près de six ans et a fait plus de 270.000 morts a infligé d'immenses ravages aux infrastructures du pays, victime jeudi 3 mars d'une coupure générale du courant électrique pendant plusieurs heures.

Dans ce conflit complexe impliquant des acteurs régionaux et internationaux, l'envoyé des Nations unies pour la Syrie fait preuve d'un optimisme prudent, conscient qu'il suffit de peu pour que l'accord de trêve -une initiative américano-russe soutenue par l'ONU- déraille.

"La situation sur le terrain pourrait être résumée comme étant fragile. Le succès (de la cessation des hostilités entre régime et opposants) n'est pas garanti, mais des progrès sont visibles", a ainsi déclaré Staffan de Mistura à Genève. "Malheureusement, (...) il y a un nombre d'endroits où les combats se poursuivent", a-t-il ajouté, précisant que ces combats restaient "contenus".

M. de Mistura a ajouté que "l'aide humanitaire et la cessation des hostilités étaient extrêmement importantes" mais "n'étaient pas des conditions préalables" au processus politique, qui doit reprendre le 9 mars à Genève.

Une nouvelle réunion du groupe de travail chargé de surveiller la mise en œuvre de la cessation des hostilités, dont rien n'a filtré, s'est tenue jeudi après-midi 3 mars dans la ville suisse selon l'ONU. Cette "task force" s'était déjà réunie lundi 29 février.

Les deux camps et leurs alliés s'accusent en effet mutuellement de violer la trêve, dont les modalités d'application sont compliquées par le fait que les jihadistes du Front Al-Nosra -exclus de l'accord comme ceux du groupe État islamique (EI)- sont alliés à des opposants dit modérés dans certains secteurs.

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a assuré jeudi 3 mars avoir enregistré 44 violations du cessez-le-feu au cours des dernières 24 heures.

Demi-journée d'école

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le nombre de civils tués en Syrie a considérablement baissé depuis samedi 27 février.

Profitant de la trêve, de jeunes garçons vendaient des biscuits le 3 mars à Alep.
Photo : Reuters/VNA/CVN

En cinq jours, 73 civils ont péri dans des violences en Syrie, dont 24 dans les zones où le cessez-le-feu a été décrété, soit en moyenne 15 civils par jour. En février, 38 civils mouraient chaque jour d'après l'OSDH, et 63 ont été tués pour la seule journée de vendredi 26 février, veille de l'entrée en vigueur de la trêve. Dans le même temps, 42 combattants rebelles ont été tués, a précisé cette organisation.

Conséquence des destructions d'infrastructures engendrées par la guerre depuis 2011, la Syrie a été totalement privée de courant pendant plus de trois heures à partir de 11h00 GMT à la suite d'une panne générale d'électricité, ont annoncé la télévision d'État et des résidents.

Le ministre de l'Électricité, Imad Khamis, avait affirmé lundi 29 février que les dégâts dans le domaine de l'électricité s'élevaient à 3,75 milliards de dollars et que 5 des 13 grandes centrales électriques du pays avaient été l'objet d'attaques.

Malgré cette coupure d'électricité, la situation semblait calme selon des correspondants de l'AFP et des activistes. Dans les quartiers rebelles d'Alep, un correspondant de l'AFP a vu jeudi 3 mars de nombreuses familles faire leurs courses dans des marchés et se promener dans des parcs. À Daraya, une localité près de Damas, les enfants peuvent désormais fréquenter les écoles plus longtemps selon l'activiste Shadi Matar.

"Avant la trêve, ils allaient en classe à 06h00 du matin pour seulement deux heures, avant que les bombardements commencent", a-t-il dit. "Mais maintenant, ils vont à l'école pour une demi-journée entière, de 07h00 à midi".

AFP/VNA/CVN

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