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Une patiente souffrant de la maladie d'Alzheimer dans une maison de retraite à Saint Quirin, dans l'Est de la France, le 18 octobre. |
L'étude, qui paraît dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine, a ouvert la voie à deux essais cliniques plus étendus qui sont en cours avec près de 3.000 participants.
Une molécule, appelée verubecestat, développée par les laboratoires américains Merck, réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1.
Dans la maladie d'Alzheimer, une dégénérescence neurologique incurable liée au vieillissement, ces protéines forment des plaques en s'agglutinant, ce qui altère le fonctionnement des neurones, affectant les capacités cognitives dont notamment la mémoire.
Les laboratoires pharmaceutiques mondiaux sont mobilisés pour développer des molécules capables d'arrêter ou d'inverser la formation de ces plaques.
Les traitements déjà commercialisés pour traiter Alzheimer minimisent les symptômes de la maladie mais aucun n'est encore capable de l'arrêter ou de ralentir sa progression.
Les 32 participants au premier petit essai clinique souffraient de la maladie d'Alzheimer à des stades précoces et modérément avancés.
Contrairement aux autres molécules neutralisant l'enzyme BACE1 développées et testées précédemment, la verubecestat n'est pas toxique.
Elle n'a ainsi pas provoqué d'effets secondaires hépatiques et neurologiques sévères, explique Matthew Kennedy, du laboratoire de recherche de Merck dans le New Jersey.
Les chercheurs ont mesuré les effets de cette molécule et constaté qu'une ou plusieurs doses de verubecestat pouvaient abaisser les niveaux nocifs de beta-amyloïde.
Ces mêmes chercheurs avaient précédemment observé qu'une seule dose de cette molécule réduisait les taux de cette protéine chez des rats et des singes sans toxicité.
Les deux essais cliniques internationaux en cours, dits de phase 3, pour évaluer l'efficacité clinique du verubecestat seront terminés en juillet 2017.
Si les résultats sont probants, ce traitement sous forme de comprimés pourrait être mis sur le marché d'ici deux à trois ans.
Deux autres molécules permettant de réduire les plaques amyloïdes,- le solanezumab, des laboratoires américains Eli Lilly, et le aducanumab, de la firme Biogen Inc -, font également l'objet d'essais cliniques de phase 3, dernière étape avant la mise sur marché.
Mais leur mécanisme d'action diffèrent. Il s'agit d'anticorps destinés à déclencher une réaction immunologique contre la protéine beta-amyloïde.
Le nombre de personnes souffrant d'Alzheimer pourraient dépasser les 28 millions d'ici 2050 aux États-Unis lorsque toute la génération des baby-boomers aura plus de 80 ans, selon des projections.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d'Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d'ici 2030 et tripler d'ici 2050 si aucun traitement efficace n'est découvert.