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Une femme soignée le 4 novembre 2014 à l'hôpital Curie à Paris pour un cancer du sein. |
Ce chiffre, lié à l'augmentation et au vieillissement de la population, représenterait une hausse de près de 60% en moins de deux décennies, selon une analyse de la Société américaine du cancer (ACS) rendue publique mardi 1er novembre lors du congrès mondial du cancer réuni à Paris jusqu'à jeudi 3 novembre.
Le développement des cancers s'explique aussi par l'augmentation de la fréquence de "facteurs de risque de cancer connus liés à la transition économique rapide comme l'inactivité physique, une mauvaise alimentation, l'obésité, et des facteurs reproductifs", comme par exemple le fait de procréer à un âge tardif, relève Sally Cowal de l'ACS qui a compilé ce rapport sur les cancers des femmes.
Des efforts accrus en matière d'éducation et de prévention sont essentiels pour endiguer ce fléau grandissant, responsable de la mort de 3,5 millions de femmes en 2012 (sur plus de 8 millions de morts au total), majoritairement dans les pays en développement, souligne ce document.
Dans un second rapport publié mercredi par la revue médicale The Lancet, également à l'occasion du congrès de Paris, des spécialistes avertissent qu'en 2030 le nombre de femmes diagnostiquées avec le cancer du sein pourrait presque doubler pour atteindre 3,2 millions par an (contre 1,7 million/an ces dernières années).
Pour le cancer du col de l'utérus, le nombre de diagnostics pourrait augmenter d'au moins 25 %, à plus de 700.000 d'ici à 2030, "principalement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire", d'après le journal.
Le cancer, qui tue déjà une femme sur sept (14%) chaque année dans le monde, est la deuxième cause de décès féminins, après les maladies cardiovasculaires, selon le rapport de l'ACS. Le cancer du sein, le plus fréquent, est la principale cause de décès par cancer chez les femmes dans le monde (521.900 décès en 2012) devant le cancer du poumon (491.200 décès).
Mais des centaines de milliers de ces décès pourraient être évités: bon nombre des plus de 700.000 décès annuels par cancers du poumon et du col de l'utérus pourraient en effet être prévenus grâce à une lutte efficace contre le tabagisme, à la vaccination et au dépistage, rappelle l'ACS.
"La vaccination systématique contre les papillomavirus (VPH) des filles dans les pays les plus pauvres au cours des quatre prochaines années pourrait prévenir 600.000 futurs décès par cancer du col de l'utérus", renchérissent les auteurs d'une série de trois articles dans The Lancet. Ils plaident pour un investissement à la hauteur des enjeux (prévention, dépistage, vaccination et traitements) dans les pays en développement.
AFP/VNA/CVN